Essai Triumph Trident 2021 : notre test complet + Vidéo
Oh la Triumph Trident, nous en avons déjà parlé à 2 reprises sur 4h10. Tout d’abord un teasing puis quelques semaines plus tard, avec les photos définitives de ce nouveau roadster Mid-size. Proposée en 2021, comme la Triumph avec le prix le plus abordable, cette Trident, sur le papier, affiche de nombreuses qualités qui risquent de faire frémir ses concurrentes directes japonaises. MT07, CB650R, Z650 sont dans la ligne de mire des anglais de Hinckley. Mais au delà de la fiche technique, cette Triumph Trident donne quoi sur la route ?
L’essai en vidéo de la nouvelle Trident 2021
Un peu d’histoire et rappel des basiques
Tout d’abord si vous n’avez pour le moment pas entendu parler de cette moto, je vous invite à aller consulter les 2 articles que nous avons fait dessus ici et ici.
La Trident est un modèle historique de chez Triumph. Tout a commencé en 1968, lorsque elle fut lancée. Puis de 1971 à 1975, la fameux pilote « Slippery Sam » l’exploita à son maximum pour remporter 5 fois de suite la très fameuse course de l’ile de Man. Fort de cette historique, la Trident a connu 2 petites soeurs dans les années 90, au succès plus mitigés.
Voici qu’elle revient en 2021, dans une version complètement revisitée. Ne vous dites pas qu’il s’agit d’une Street Triple déshabillée ou d’une Street Twin remaquillée. Tout ici a été refait et pensé pour en faire une nouvelle moto, sur un nouveau segment pour Triumph : les roadsters mid-size.
Tout est nouveau et développé sur mesure, le moteur affiche pas moins de 67 composants modifiés. Citons en vrac : les pistons, les axes de pistons, les chemises de cylindres, les carters, le système de refroidissement, le radiateur, le stator et robot, les prises d’air, l’échappement etc.. etc.. etc..
Rien que le parti pris est intéressant. Alors que l’on se retrouve avec des roadsters « urbains » qui permettent de rouler à Mach 12, le retour à plus de confort et de raison n’est pas pour me déplaire. C’est sûr que pour aller chercher le pain et aller tous les jours au bureau, ca sert a rien d’être assis sur un rafale. (et votre permis est bien d’accord avec moi)
Le chassis est également tout nouveau. Tubulaire et en acier, il veut apporter plus de facilité et d’agilité à cette moto. Alors est-ce vrai ?
La Triumph Trident sous mon oeil
Dans le contexte actuel de COVID, faire un essai presse n’est pas le plus facile. Il s’agit de déplacer plusieurs dizaines de journalistes du monde entiers sur une semaine pour leur livrer la nouvelle moto et attendre leurs retours.
Force est de constater que Triumph tient et croit particulièrement en ce modèle puisque, en lieu et place d’annuler ou reporter, les dates ont été maintenues. Tests PCR passés, papiers en relation avec le ministère de la Santé en Espagne, contrôle de températures à l’aéroport, désinfection de tout, nous voici dans l’avion en direction de Tenerife pour 2 jours sur place.
C’est vrai qu’en quittant Paris, sa pluie et son froid, aller rouler et pas dans la limite des 20km était une vraie bonne nouvelle.
Nous voici donc débarqués sur cette ile des Canaries où j’avais déjà pu faire l’essai de la Rocket III l’année dernière.
La Triumph Trident nous attend. Vous savez, parfois on s’imagine des choses en voyant des photos d’une moto et arrivés devant, c’est complètement différent. Tout d’abord, ce qui me saute aux yeux est l’aspect très compact de cette moto. Sans faire « petite moto« , elle est ramassée sur elle et rien qu’à la regarder met déjà en confiance son pilote (on y reviendra plus tard).
En la scrutant des yeux et du bout des doigts, on peut dire que bien qu’elle soit la plus abordable chez Triumph, ils n’ont pas fait les choses à la va-vite. De toute manière, depuis quelques années, Triumph est irréprochable sur les finitions de ses motos. Ils n’allaient pas détruire ce constat avec cette moto.
Et les détails ?
Bien sur quelques pièces en plastique viennent ternir l’ensemble mais l’on peut comprendre ces choix. Pas de câbles apparents ou mal placés, des petits détails sympas (les stickers sont vernis, rien que ca, fait qualitatif), le très bel écran TFT, la selle arrière et sa coque minimaliste et la plaque et son support, repris sur le bras oscillant, ont fière allure.
Ensuite il est bon de rappeler qu’une moto a 8000 euros ne peut avoir les mêmes finitions, détails et matériaux qu’une a 12 000. C’est logique. Cependant, elle ne fait pas « cheap » du tout et au contraire est plutôt valorisante. Une véritable attention est portée et cette Trident s’inscrit dignement dans la famille Triumph. On notera cependant les pads Trident sur le reservoir qui pour le coup, font vraiment très (trop?) plastique.
Il est d’heure de monter dessus, (ca fait des mois qu’on en parle tout de même !!)
Avec mes 1m74, on ne peut pas dire que j’aurais eu une belle carrière au basket. Problème qui se retrouve aussi à moto avec des assises de selle trop hautes qui m’obligent à jouer de la pointe du pied (adieu petite teneré première génération que je voulais me prendre en occasion…).
Cette fois-ci, sa selle étroite culmine à 805mm, mes 2 pieds reposent bien à plat. A moi les demi tours sans peur de la mettre systématiquement par terre ! L’autre bon point est que pour ceux ayant mangé plus de soupe, elle laisse suffisamment de places au niveau des genoux pour qu’ils soient à l’aise.
La position de conduite
Le guidon est légèrement cintré vers le pilote permettant d’être sur l’avant mais avec confort. En même temps, pour une moto destinée à un usage urbain, il faut mieux être à l’aise. Caché derrière le carénage d’une Panigale V4S a 250km/h on s’en fiche d’avoir mal aux dos et aux jambes, par contre, si l’on doit aller chez le kiné à chaque sortie de sa « daily » ca devient problématique (svp pas de commentaires sur les vieux tromblons avec lesquels je roule). La moto « tombe bien dans les mains » et son gabarit est rassurant.
Attention cependant aux grandes pointures qui risque d’accrocher leurs talons, à la patte du repose pied passager, si leur pointe des pieds est trop reculée sur le repose pied conducteur. Vous n’avez sans doute pas compris cette phrase, mais tout sera beaucoup plus claire dans la vidéo
Sous le regard tombe le bloc compteur qui se découpe en 2 partes.. Plutôt sobre, on y lit et voit horloge, la vitesse engagée, le compte tour, la vitesse, des menus de réglages et quand il est appareillé avec l’application Triumph permet de disposer du GPS, de la musique mais aussi de toutes les fonctions d’appels.
Le test de la Triumph Trident 2021 sur la route
Le moment est vénu de les demarrer et ecouter la sonorité d’origine. Il faut dire que le contexte écologique actuel à tendance à museler les motos (est ce bien ou mal ? vous avez 2 heures) et leurs sonorités.
Cette fois-ci la surprise est bonne ! Doux en bas, le trois cylindre se reveille en montant dans les tours et vient meme flatter l’oreille avec une sonorité assez rageuse. C’est agréable.
Il est déjà l’heure de partir sur les routes.
Coup de chance, le soleil est avec nous et les routes ont séchées. Bien qu’étroites, le revêtement est excellent et permet de rouler en toute confiance. Attention tout de même aux sorties de route qui peuvent vous envoyer soit dans le ravin soit dans des gros blocs de roche volcanique.
La Trident fait ses premiers tours de roue en même temps que je me dis « mais qu’est ce qu’elle est facile ! ». Même à très basse vitesse, elle se manie avec légèreté et précision. Nous quittons l’hôtel avant de s’élancer sur le chemin nous menant au volcan.
Pas le temps de rêvasser, le rythme est soutenu. Et la Trident répond présente ! Le tout avec décontraction. Il faut dire que le 3 cylindres est génial. Souple en bas, il libère sa puissance (81ch et 64n.M de couple a 10 500 trs, le rupteur est à 11 000 pour info) de manière linéaire mais avec caractère. Pas de « coup de pied au cul », pas de « bras qui s’allongent » mais tout de la puissance du début jusqu’à la fin.
Entre Ocean et Volcan
Triumph annonce d’ailleurs que 90% du couple est disponible de 3600tours a 9750… Je veux bien les croire.
Les kilomètres commencent à défiler et la Trident se faufile avec toujours autant de décontraction. Nous traversons villages et voies rapides (où à partir de 130, comme sur tout roadster, la prise au vent devient importante), puis petites routes de montagne. L’occasion idéale de jouer avec sa boite de vitesse.
Sur les premiers rapports, la boite est assez courte pour apporter suffisamment de pêche. Puis on vient à la « 3eme magique » qui permet de mettre de gros freinages avant un virage, rester en 3eme, et reprendre en ouvrant en grand sans que le moteur peine. La Triumph Trident prend ses tours sans soucis, avant de recommencer et recommencer de virages en virages.
J’en profite pour faire une aparté sur les excellents pneus d’origine : les Michelin Road 5 donnant confiance aussi bien sur le sec que sur le mouillé.
Plus les paysages défilent et plus cette Triumph Trident surprend. Super légère, avec ses 189kg tous pleins faits, bien équipée avec les etriers Nissin double pistons, nous devenons de grands enfants à lui faire enchainer les virages.
Petit bémol sur la fourche non réglable qui plonge légèrement sur les freinages appuyés. En même temps, pour 8000 euros, il faut pas rêver avoir du full Ohlins partout.
Difficile de tester la vitesse maximum, mais quelques routes fermées permettent de taquiner les 190km/h avec une 6ème vitesse longue. Et elle en a encore (meme si c est plus long à venir)
La Triumph Trident, tueuse de Yamaha MT07 ?
Il faut bien le dire face à la concurrence la Trident va faire très mal. Facon boule de bowling dans un jeu de quilles.
Déjà, seul 3 cylindres de cette gamme, il attirera ceux à la recherche du meilleur des 2 mondes entre bi-cylindres et quatre cylindres.
Autre point, Triumph ne s’est pas foutu de nous. Aussi bien en terme de finitions, que de look, cette moto est belle à avoir. De nombreux éléments ont été développés uniquement pour elle et l’on n’a pas cet effet de « assemblage de pleins d’éléments de moto différentes pour proposer une nouveauté ». Et il faut dire, qu’elle n’a pas à rougir, d’etre la petite dernière de la famille anglaise, elle est valorisante comme le reste de la gamme.
Sur son comportement routier, j’ai envie de dire qu’elle est emprise de « justesse ». Pas de fioritures, mais tout ce qu’il faut là où il le faut. Une moto équilibrée et homogène, partout. Et à l’aise en ville, sur les petites routes mais aussi, et pourquoi pas pour quelques connexions sur voies rapides.
Alors certes, le moteur d’une MT07 sera peut être un peu plus pétillant. Mais sur le reste, cette Trident la challenge et la bat sur de nombreux points.
Dois je acheter la Trident ?
Excellente question. C’est normal c’est moi-même qui me la suis posée.
Proposons 3 cas différents :
- Le jeune permis : Ca tombe bien elle est disponible en A2. Le jeune permis va rechercher une moto facile de prise en main, rassurante et qui permet de tolérer des erreurs de conduite. Entre les pneus au super grip, la puissance qui ne surprend pas, une partie cycle bien suspendue…. Et toute l’électronique de série (ABS, traction control, etc… par contre pas d’ABS en courbe) ca aide et accompagne à découvrir le monde de la moto
- L’homme ou la femme qui a passé son permis, il y a 15 ans et qui n’a pas roulé à moto depuis. On va retrouver les mêmes qualités que pour les débutants histoire de se remettre en selle et en confiance. Par contre, au fil des heures et des kilomètres, la Trident peut se mener à rythme énervé sans avoir l’impression d’être « au bout ».
- Le motard expérimenté. Celui qui a roulé sa bosse et son cuir au soleil. Je pense qu’en terme de 2eme moto ca peut être un bon choix. Hop la Panigale au garage (ou tout autre moto d’ailleurs hein pour s’amuser le week end ou en roadtrip) et la « petite » Trident pour aller chercher le pain, les enfants à l’école ou encore lui mettre des kilomètres sans stresser de la décote.
Car il faut dire que la Trident est pas chère. Pour moins de 8000 euros, on a une moto sans se dire « ça c’est super moche, faut que je rajoute 500 euros de pièces, ou un pot ». Et surtout l’entretien n’est que tous les 16 000 km avec un coût inférieur de 25% par rapport aux concurrentes. Et la « cherry on the cake », elle est garantie 2 ans, kilométrage illimité. Voila.
Bilan sur l’essai de la Trident 2021
Pour conclure, est ce que la Trident est une moto passion ? Dur à dire, sans doute pour le petit jeune qui la trouvera magnifique et sera super fier d’aller la regarder la nuit dans le garage, ou de la montrer à ses potes. Un peu moins pour celui plus expérimenté mais qui rentrera tout de même avec un gros sourire aux lèvres après une balade sportive avec ses potes.
Sur tout le reste, elle coche les cases. Facile de prise en main, facile à emmener, le 3 cylindres avec une belle sonorité d’origine, des finitions à la hauteur de Triumph. Bref la Trident est une moto idéale pour le quotidien.
ULTIME point, mais pas des moindres. Et si ce n’était pas une super base pour customiser ? Cout d’achat faible, moto neuve, caractère sympathique. Ce ne serait pas l’occasion de se faire une belle préparation pour un total de 11000 / 12000 euros tout compris ? A voir mais je suppose que Triumph doit déjà avoir ca en tete, mais j’aimerais voir arriver des kits de personnalisation complets « plug and play » dans les années à venir.
La Triumph Trident sera disponible à partir de février 2021 en concession. Elle sera proposée au prix de 7995 euros dans les coloris de base.
Pour toutes les infos, sur la Trident, ca se passe sur le site de Triumph Motorcycles.
Vous aimez les tests ? Allez jeter un œil à notre chaine Youtube.
Notre équipement pour ce test :
- Casque : Shoei Glamster
- Blouson : Original Driver L’original
- Pantalon : Saint unbreakable slim
- Gants : Fuyrgan James
- Chaussures : VQuatro
- Sac à dos : Velomacchi 40L Speedway
- Tour de cou : 4h10 lines
Notre test sur la Triumph Trident
- Facilité de prise en main
- A ce prix, dur de faire mieux
- Belles finitions
- A l'aise partout
- Cout d'usage réduit
- Pneus origine
- Selle passager minuscule
- Peu manquer de sportivité pour motard avec experience
- Pas de pots échappement + sonore en option
- Reservoir un peu trop plastique + pads