Plus de 60 ans se sont écoulés sans monocylindres chez Triumph, et voici : La Speed 400 et la Scrambler 400 X ! On pourrait même ajouter qu’il s’agit du renouveau d’une gamme venant compléter leur catalogue actuel de bicylindres et 3 cylindres. Grosse nouveauté et petites cylindrées, on vous en dit plus.
Un monocylindre chez Triumph ?
Remettons les choses dans leur contexte. Depuis le Covid, les constructeurs préfèrent les presentations de nouvelles motos « en live ». Plus rapides, plus faciles, plus simples. Alors lorsque l’on nous annonce, que Triumph met les petits plats dans les grands avec une soirée au BikeShed de Londres (allez faire un tour si vous etes dans le coin, mais contentez vous d’une pinte, oubliez la nourriture) suivi d’un tour de l’usine à Hinckley, on se dit que quelquechose se trame.
Une 100aine de journalistes du monde entier sont venus pour ecouter ce que Triumph avait à annoncer. Il faut dire que depuis la reprise de l’entreprise par Nick Bloor, les volumes ont considérablement augmentés, la qualité des finitions aussi et après avoir assis une légitimité dans le segment de la moto « classique » ou « neo-classique » avec les Bonneville, Thruxton, etc… une superiorité depuis des années chez les Roadster avec la Street et Speed triple, et une alternative à la SuperStar BMW GS avec les Tiger, l’envie d’agrandir leur gamme etait tentante.
Et bien c’est l’arrivée du monocylindre ! Et pas d’une, mais de 2 motos !
Speed 400 et Scrambler 400 X : un Mono chez Triumph ?
C’est sur on ne pense pas à ca directement quand on parle des anglais. Précurseurs et adaptes du 3 cylindres, l’arrivée d’un mono chez eux est assez inattendue. Cependant les ventes de ces « petites » cylindrées a énormément augmenté ces dernières années en plaçant même la Meteor 350 dans le top 10 des ventes de motos en 2022. Etonnant !
Ce fut donc un chantier global qu’a entrepris la marque. Tout de A à Z , du chassis au moteur, tout a été crée, pensé et developpé pour ces motos.
Parlons tout d’abord du moteur : Un monocylindre de 398cm3, developpant 40 cv à 8000trs/mn, à refroidissement liquide. Reste à voir si on ira titiller le moteur dans cette zone pour exploiter 100% de la moto.
Le couple par contre est de 37,5Nm à 6500trs/mn. Ce qui annonce une plage d’usage plus proche de cette zone.
Rajoutez à cela un poids de 170kg pour la Speed 400 et de 179kg pour la Scrambler 400X, tous pleins faits, et vous avez surement dans les mains 2 jouets pour se marrer au son des « brooaap » du moteur et (on l’espère) des vibrations.
Comme ils souhaitent en faire des motos à 100% dans l’ADN Triumph, il etait hors de question de les équiper de pièces « cheap ». Et surtout car elles doivent s’ancrer comme les petites soeurs de Speed 900 et 1200, et des Scrambler (dont nous avons fait les essais ici)
Mais où seront produites ces motos ? Ne comptez pas sur du Made In Europe. Triumph s’appuiera sur ses usines en Thaïlande et au Brésil, mais aussi sur BAJAJ , l’industriel indien pour produire les futures 400.
Les 400 Triumph en détails
La soirée de presentation se poursuit et arrive le moment du grand « reveal ». Rien de moins que le DG Triumph monde pour inaugurer ces 2 motos et finalement nous les montrer en vrai.
Première impression : elles ne font pas petites motos.
C’est l’écueil dans lequel il ne fallait surtout pas tomber. Rien de pire que d’avoir une moto, bien qu’en 400cm3, qui ne donne pas le sourire à son propriétaire ou donne la sensation d’être sur une pocket bike.
Sans plus d’informations, on aurait pu penser au premier coup d’oeil qu’il s’agit de 500cm3. Un bon point.
Autre atout dans la manche des anglais, un vrai look différencié. La Speed 400 ressemble à un roadster aux inspirations néo-rétro, la Scrambler 400 X, elle reprend les codes de la baroude. Guidon haut, pares-mains , protection de phare, sabot moteur etc…
Coté pièces et équipement, tout d’abord la grosse fourche anodisée et inversée ! En 43mm, la « Big Piston » de Showa, fait bonne impression. On en profite pour s’approcher un peu plus. Et comme d’habitude les finitions sont à la hauteur de Triumph. Un beau bloc moteur noir avec les ailettes, hommage au refroidissement à air, pas de cables apparents, bras oscillant aluminium, amortisseur réglable en pré-charge, belle peinture de reservoir… Clairement cette moto n’est pas un « jouet ».
Fait assez étonnant, le pneu arrière de la Speed 400 est en 150 ! Pas sur que ce soit pour le grip, mais plutot pour le look.
Cote frein, c’est un peu plus léger. Normal me direz vous ! Avec des étriers 4 pistons et un seul disque de frein, cela devrait rester suffisant pour freiner les 40cv.
La Triumph Speed 400 : Photos
Assis sur la Speed 400 et Scrambler 400 X
La horde de journaliste s’écarte et j’en profite pour sauter dessus. Deja la sensation de légèreté est agréablement présente. 170kg tous pleins fait, c’est vraiment rien, et c’est très plaisant.
La finesse de la moto surprend également. Ca sent le daily, joueur et facile. Coté « poste de pilotage », le compteur n’est pas des plus modernes, pas d’écran TFT énorme, mais le focus est mis sur le compteur de vitesse et le rapport engagé. Simple, pratique, suffisant.
On note une prise USB-C, toujours pratique pour charger son téléphone.
Du haut de mes 1m72, les 2 touchent bien au sol. Parfait pour les manoeuvres à basse vitesse, et associé à ce poids light, sortir d’un emplacement de stationnement devrait etre un jeu d’enfant.
Je profite d’un moment d’inattention pour aller sur la Scrambler 400X. Même constat pour la position bien qu’elle soit un peu plus haute, ici je n’ai pas les pieds totalement à plat. Le grand guidon, les protections de main et les reposes pieds en acier accentuent le côté « j ai envie d’aller faire un tour dans les petits chemins ». La roue avant en 19″ devrait y contribuer. Par contre, les Karoo Street, la ligne d’échappement basse et le sabot moteur peu rassurant ne vous emmèneront que sur « du roulant ».
Cote technologie, le package habituel est bien la : ABS, Traction control Deconnectable, Embrayage assisté, Phares LED, clé avec transpondeur, …
Triumph Scrambler 400 X : Les photos
Notre avis (et le prix) des Triumph Speed 400 et Scrambler 400X
Etonnantes ! C’est clairement le premier mot qui me vient en tete. On note les finitions et le soucis du détail propre aux motos Triumph. Valorisantes et légères, ca sent le daily fun. Reste à voir le travail fait sur le moteur, qui on l’espère, offrira des sensations et quelques vibrations.
Au final, une moto légère, sans doute coupleuse grâce à son mono-cylindre bien finie offre une multitude de possibilités, aussi bien pour le traditionnel moto-boulot-dodo, qu’un roadtrip (sur route et dans les chemins) a un rythme cool.
Concernant le tarif, pas d’annonce officielle pour le moment. Cependant, certains informations soutirées après quelques verres, lancent sous-entendre un tarif à moins de 6500 euros pour la Speed 400 et moins de 7000 euros pour la Scrambler 400X. Bien positionnée, mon petit doigt me dit que l’on risque d’en croiser pas mal sur nos routes.
