Moto Guzzi V7 III Stone et Special : Notre avis !
C’est avec une joie dissimulée que nous avons pu tester en avant première la toute nouvelle Moto Guzzi V7 III. Vous commencez à connaitre notre attrait pour la marque de Mandello suite notamment à notre préparation réalisée sur base de V7 I.
2 générations plus tard, entre pluies torrentielles glaciales et (trop rares) éclaircies, nous nous sommes fait sur notre avis sur la question :
Qu’à donc dans le ventre cette V7 III ?
L’esthétique
Tout d’abord, il est judicieux de rappeler que nous avons pu emprunter 2 modèles différents. La V7 Stone (celle avec le reservoir Kaki mat) version de « base » et la V7 III spéciale, mieux équipée avec ses jantes à rayons, son compte tour et son lot de peintures spéciales, bien plus chatoyantes à l’oeil et proches de l’univers des premières V7 des années 70.
Afin de replonger dans les origines de la marque, nous sommes allés rendre visite à Jacky de chez Legendes Motos. Cela fait des dizaines d’années qu’il trifouille, modifie, répare, remplace tout ce qui est possible sur les Moto Guzzi de tout horizon.
Coup de bol (si on avait voulu faire exprès, nous n’y serions pas arrivé..) se tenait dans son atelier une Moto Guzzi quarantenaire, préparée, mais exactement dans le meme schéma de couleurs que la V7 III spécial.
Nous les mettons toutes les 2 sur les ponts et l’on peut commencer la dissection avec toute l’équipe de Légendes. Jeunes et anciennes générations, les esprits ne divergent pas trop et l’on arrive aux mêmes conclusions.
Incontestablement, la filiation entre les 2 modèles est indiscutable. Nous y retrouvons de l’ADN si attachant des Moto Guzzi des années 70. Le marque à l’aigle n’a pris trop de risques esthétiques mais pourquoi le faire ? Il s’agit de leur best seller. Autant conserver une recette qui fonctionne.
Par contre, l’évolution par rapport aux V7 2nde génération est flagrant. Cela passe par, pour moi, notamment par ce qui fait l’âme (et qui me l’a fait supporter, alors que il y a eu des hauts et des bas, de mon LeMans de 79) le moteur. Sur une Guzzi, il faut que ce twin déborde de part et d’autre.
Et bien c’est assez réussi. Le travail sur les culasses a permis de faire « grossir » le moteur, du moins en esthétique. Ajoutez cela une ligne d’échappement à double tuyaux et voila, nous avons enfin l’impression d’avoir à faire à un 750cm3 !
Sur le reste de l’esthétique, la ligne évolue peu. Nous y retrouvons tout de même ce qui a fait l’originalité de ce modèle : le reservoir de 21L inspiré de la V7 sport mais avec cette fois-ci un bouchon vissé, des caches latéraux affinés (je les trouve vraiment très réussi !), de nouveaux caches injecteurs, des amortisseurs Kayaba réglables et une selle retravaillée.
Par contre, et comme toujours sur les motos de series, les énormes rétroviseurs et les clignotants en plastique seront à déposer au plus vite ! Il y a encore des fils / cables qui passent un peu partout mais au global les finitions sont bonnes. Evidemment, vu le prix proposé, certains éléments sont basiques tels les commodos.
Malgré la pluie que l’on entend marteler le sol à l’extérieur, il est temps de reprendre la route.
La position et la conduite
Nous remontons sur les motos et nous voila parti en Direction de Chantilly et son chateau où nous pourrons la tester à la fois sur voies rapides et petits chemins.Assis droit, la position est assez naturelle. On ne peine pas. Les bras trouvent naturellement leurs places et il faut le reconnaitre : La selle est enfin confortable ! Halleluia ! Lovés dedans, nous enchainons les kilomètres sans nous soucier de notre arrière train.
De mes 1m74, je touche sans aucun soucis par terre aux feux rouges. Je suis à nouveau surpris par l’agilité de cette moto. Le sol est gras et humide (ce qui incite normalement à une conduite souple) je ne ressens aucune glissade ou dérobade de l’arrière. Sans doute lié au MGCT (Moto Guzzi Contral Traction), qui, en mode 2, est un véritable garde fou. Un peu trop d’ailleurs même si ses interventions sont brèves…. Au final je le passe rapidement en niveau 1 pour éviter qu’il se déclenche sur les passages piétons ou à cause des imperfections de la route. Très rassurant, mais à adapter à son style de conduite.
Romain, dit le « serial casseur de motos » qui ose mesurer plus de 1m85, est bien assis également. Ses genoux, sont à quelques centimètre des cylindres mais ne les touchent pas, grâce à la nouvelle position plus basse des cale-pieds. Pas de brulures à craindre.
La route défile et l’on se retrouve toujours agréablement par cette V7 III. Incroyablement véloce en centre-ville, cette moto est un vélo. Elle reprend bas sur le couple, avec parfois quelques à-coups au niveau du cardan et des pistons quand c’est vraiment trop bas… On se faufile, on joue sur le couple, et rien ne résiste à son passage.
Sur voies rapides, elle fait ce qu’elle a à faire. C’est à dire qu’elle nous emmène jusqu’aux vitesses souhaitées, , libère de la puissance lors des déboîtements pour doubler, puis « cruise » à rythme constant sans ciller. Oublions l’idée de moteur de course, celui ci, ronronne et vous emmène en ballade le nez au vent avec ses 52 chevaux et 6kg de couple.Le mono-disque à l’avant fait son job, et couplé à l’ABS, est efficace. A savoir que son intervention n’est pas invasive, puisque malgré des freinages appuyés, il ne s’est pas déclenché.
Par contre, l’arrière manque un peu de mordant et ne sera à utiliser que pour « ralentir ».
La boite 6 vitesses répond à merveille. Les rapports sont différents. Courts sur les premiers pour libérer la puissance quand nous en avons besoin en ville, et plus long, sur la 4/5/6 pour lui donner de l’allonge.
Attention, le refroidissement par air a été conservé tout en passant Euro 4. Pas de bruit de ventilo tous les 200m en centre ville !
Un Bravo à Moto Guzzi qui a amélioré son compteur regroupant de nombreuses fonctions (consommation temps réel, conso moyenne, MGCT, indicateur de vitesse engagée, etc…). A propos, les shifters tours moteurs sont réglables (entre autres) via une application Moto Guzzi le MG-MP, se connectant en Bluetooth à la moto, fournissant un tas de réglages et d’informations sur le voyage.
La moto en action
Notre ressenti
Bien que nous ayons du braver les éléments, lutter contre le froid, que Romain a crevé misérablement et que son retour sur Paris s’est fait avec le dépanneur (voila pour le dossier 🙂 ), j’ai eu le sourire tout au long de la journée.
Il ne faut pas se mentir. La Moto Guzzi V7 III n’est ni la plus puissante, ni celle qui freine le mieux, ni la mieux finie (meme si au global, le tout est très largement acceptable)
Cependant, elle a du charme. Son couple de renversement qui la fait balancer de droite à gauche à la rotation de la poignée de gaz, sa sonorité d’origine, son petit look d’italienne, son moteur et sa boite efficace, en font une moto attachante, facile à utiliser au quotidien et de temps en temps en roadtrips.
Nous sommes bien loin du débordement de technologie. Mais cet absence, n’est pas un moins mais un plus. On aurait pu croire qu’un passage Euro 4 l’aurait aseptisée pour la rendre fade, au contraire, elle a su conserver son ADN. La V7 III c est l’Italie au bout du guidon.
Et si au final la V7 III n’etait pas la moto neo-retro aux sensations les plus authentiques ?
La Moto Guzzi V7 III est proposée à 8499 € pour la version Stone, et à 9099 € pour la Special. Une version Racer et 50eme aniversario sont à venir !
Merci à toute l’équipe de Legendes Motos, à Charles Seguy pour les belles photos, à Clement et son mega van pour la video !
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Equipement sur les photos :
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