Triumph Street Twin et Triumph Street Scrambler : notre essai !
Les nouveautés n’en finissent pas chez Triumph. Il faut dire que leur gamme s’étoffe, leurs ventes sont au beau fixe et que sur le créneau de la moto « Neo rétro » et bien, leurs motos font très très mal ! Du coup, c’est avec plaisir que j’ai pu aller tester les versions 2019 de la Street Twin et Street Scrambler 900. Entre averses diluviennes, pasteis de nata et paysages grandioses, ces 2 nouveautés en sont elle vraiment ?
Street Twin et Scrambler : Des versions 2.0 ?
Nous avions déjà testé ces 2 motos ici et ici. Globalement, malgré des défauts mineurs, ces 2 motos nous avaient séduites. Du coup, comment les améliorer ?
Tout d’abord, la puissance. Dans la démarche du « toujours + », Triumph annonce +10ch, portant le tout à 65ch. Une augmentation de couple l’accompagne. Bon comme ca, cela peut paraitre léger face aux 1200, mais nosu verifierons ce point dans la partie roulage.
Le freinage a également été amélioré. Les 2 Street passent en brembo 4 pistons, histoire d’être plus rassuré lors des prises de freins.
Sur la Street Twin 900, les modes de conduite ont été intégrés (RAIN et ROAD), l’ABS et l’antipatinage sont déconnectables et un embrayage assisté permet de passer les vitesses en douceur.
En terme d’esthétique, on reste assez proche de la version actuelle. Bien que la grosse fourche avant (en 41mm) muscle l’avant, on remarque plutôt le travail sur les nouvelles jantes (plutot jolies d’ailleurs). Les caches latéraux, la selle et le dessin de compteur ont également eu droit à un lifting.
Pour les jeunes permis, elle sera compatible A2.
A propos de la Street Scrambler, nous sommes à peu près sur la même chose. +10ch, Les Brembos, nouvelle fourche, etc… Par contre, elle voit apparaitre un 3eme mode de roule intitulé « Off Road ». En terme d’esthétique, cela reste proche de la version précédente. Bonne nouvelle pour les possesseurs de l’ancienne génération, c’est un peu comme chez Porsche, ce n’est pas parce qu’un nouveau modèle sort que l’on a l’impression que l’ancienne a pris un énorme coup de vieux !
Bref, passons au coeur du sujet, que donnent ces 2 motos sur route.
Les Street Twin et Street Scrambler en roulage
Nous sommes à une 30aine de kilomètres de Lisbonne. Les motos sont déjà alignées dans la cour de l’hôtel. Cette fois ci nous serons en petits groupes. Pas plus de 4 avec un ouvreur. A propos, le notre est un pilote du Tourist Trophy, ca annonce la couleur… 😀
2 street twins et 2 street Scrambler par groupe. L’occasion de les essayer à tour de rôle tout au long de la journée. J’herite de la Street Twin pour commencer la journée. Au guidon, pas de depaysement par rapport à la précédente version. On y retrouve vite ses habitudes. La position est légèrement sur l’avant avec une position plutot droite, le nouveau compteur est bien lisible et la moto se reveille dans une belle sonorité d’origine.
La selle a été rendue plus moelleuse (+1cm de mousse) et il est vrai qu’au moment où j’écris ces lignes, je me dis que je ne suis jamais senti mal assis sur cette moto lors de l’essai. A voir ce que cela donnerait après 2h d’autoroute.
Ceux qui ont déjà essayés la Street Twin (car oui, au delà des spécificités techniques, c’est une moto qui s’essaye) savent qu’elle est maniable et joueuse et à l’avance de convenir aux petits et moyens gabarits. Effectivement, mes 2 pieds reposent bien à plat du haut de mon 1m74.
Il est temps d’aller rouler. Les petits enchainements de virages à basse vitesse pour sortir de l’hôtel ne posent aucun problème à la Street Twin, hyper maniable, et la mise sur l’angle est rassurante. Le dosage de la poignée de gaz est précis, car sur les pavés détrempés par la pluie de la nuit, ce serait dommage de la mettre par terre de suite. Nous enchainons sur une portion longeant le bord de mer.
Ceux qui en ont deja conduit une, savent que l’un de ses principaux défauts était le freinage, un peu léger, et un manque d’allonge. L’ouvreur ni va pas de main morte, ces lignes droites incitent à ouvrir en grand. 1, 2, 3, 4 la vitesse monte et effectivement, ces 10ch et l’allonge supplémentaires permettent de tenir le rythme. Pour ceux ayant eu l’ancien modèle, la différence de couple est visibile mais non significative. Pour les autres, rassurez vous ce twin a du caractère au vue de sa puissance.
Le vent ayant déplacé des langues de sable sur la route, notre ouvreur prends les freins pour éviter d’arriver pleine balle dedans. Pas de soucis, les Brembo sont vraiment bien mieux que les précédents étriers.
Nous continuons par une route serpentant dans la foret. Cette moto est étonnante de facilité. Gauche, droite, les virages s’enchainent et le rythme s’accélère. La moto se met sur l’angle hyper aisément et procure pas mal de fun. Attention juste, si comme moi vous avez tendance a étre sur l’avant de la selle, avec les pointes des pieds sur les reposes pieds, vous genoux se retrouvent contre le moteur (et non au niveau du reservoir). Rien de bien grave mais petite sensation de chaleur.
Malheureusement, comme nous sommes des poissards, une averse diluvienne nous tombe dessus. Et quand je dis diluvienne… La route ruisselle d’eau, la visibilité devient quasi nulle et nous râlons sous nos casques. Une ligne droite puis un freinage. J’appuie un peu plus fort sur l’arrière pour ne pas faire déraper l’avant et oups ! Je sens l’arrière de la moto basculer de gauche à droite. Manque de grip. Nous continuons à un rythme plus paisible et par plusieurs fois, dans ces conditions particulières, l’arriere ne m’a pas mis en confiance. Ces pneus Pirelli Phantom seront donc à manier avec délicatesse sur la pluie !
Après une pause pour se réchauffer, nous reprenons la route sous le soleil cette fois ci. Grandes courbes et virages serrés permettent de bien tester la moto. Sa puissance est largement plus que suffisante pour se faire plaisir et relancer fort en sortie de virage. Avec les Brembo, c’est un régal. On roule en confiance et la moto permet aussi bien de corriger les erreurs que de tenir un rythme soutenu. On notera cependant un garde boue arrière un peu court qui vous repeindra le dos en cas de pluie.
Il est temps de changer et je m’empare de la Street Scrambler .Esthétiquement, il n’y a pas à dire c’est bien elle qui me plait le plus. J’apprécie le dessin de la ligne déchappement que je trouve particulièrement bien réussi. Je monte dessus et alors que je m’attends à trouver une moto semblable, je reste surpris par la position.
Plus droite, on a meme l’impression d’être plus haut. C’est vrai que la position est, comme le nom l’indique, plus typée Scrambler. Histoire de pouvoir prendre de temps en temps des chemins.
Autre bon point, le son des échappements est particulièrement réussi.
Le soleil brille enfin et les routes commencent à sécher. Nous continuons notre essai que ce soit sur des portions de voie rapide ou des virolos. Coté moteur et freinage, idem que sur la Street Twin. Le bonus d’allonge fait vraiment plaisir et les Brembo sont très rassurants.
Etonnamment, elle est un peu moins instinctive à mettre dans les virages (meme si ca reste tout de meme simple hein) mais elle est beaucoup plus fun à rouler. Le sourire en coin, on se surprend à faire frotter les reposes pieds dans les virages malgré la bonne garde au sol.
Sur celle ci, les pneus sont top et les sculptures devraient permettre de faire un peu de off road (ce que nous n’avons pas eu l’occasion de tester) A noter que les caoutchoucs des reposes pieds sont amovibles.
Bien évidemment, la ligne haute à tendance à faire chauffer la cuisse (et j’avais pourtant mon Uglybros Featherbed en Kevlar). Ca reste supportable et l’on prend vite le pli d’éloigner sa jambe de quelques cms.
La journée continue et décidemment, mon coup de coeur va au Street Scrambler !
Conclusion : La Street Twin et Street Scrambler
2 motos sur la meme base, polyvalentes, avec des fictions au top, et dorénavant un moteur plus puissant et un freinage efficace ! Que demander de plus ?
Pour moi, la Street Scrambler est la définition même de la moto à tout faire. Belle, efficace en ville, précise et agile dans les virolos, et qui peut permettre de prendre de temps en temps l’autoroute. Attention la Street Twin n’est pas en reste. Ensuite c’est une question de goût !
Là ou le bas blesse est peut etre le tarif. La Street Twin sort à 9400 euros, et la Street Scrambler à 11 000€. Rajoutez à cela, quelques accessoires du catalogue bien fourni de chez Triumph (le garde boue haut est OBLIGATOIRE sur la Scrambler) et la note peut vite grimper. Cependant, remarquez que l’augmentation de prix n’est que de 500 euros par rapport aux anciens modèles, bien que les évolutions restent importantes (moteur et freins tout de meme !). A méditer c’est certain mais surtout à aller essayer tellement ces motos donnent le sourire en toute facilité.
Disponible : Mars 2019
Notre test de la Triumph Street Twin et Street Scrambler
- les +10ch !
- Les freins brembo
- La facilité et plaisir de conduite
- Toujours des finitions au top
- Les pneus sur le mouillé
- les gardes boues un peu court