Triumph Daytona 660 2024 – La Sportive de route !

Triumph déboule dans le marché des sportives « mid size » avec sa Daytona 660. Un pari plutôt osé à la fois face à la concurrence mais aussi d’utiliser le nom « Daytona » qui a fait rêver bon nombre d’entre nous. Cependant au delà du papier, elle a su montrer de véritables capacités de fun lors de cet essai. On vous explique tout.

Une « Vraie » Daytona ou pas ?

Oui on s’est tous posé la question. Cette Daytona 660 est déclinée de la Trident du constructeur anglais. Permettant d’avoir un Trio sur la meme base moteur avec la Tiger Sport 660. Cependant, rajouter uniquement des carénages n’était pas envisageable pour l’équipe de Hinckley. Non il en fallait bien plus.

Le travail principal a été fait sur le moteur pour le monter à 95cv (soit 17% de + qu’un Trident) et surtout une zone rouge à 12 650 tours. Au programme : nouveau vilebrequin, culasse revue, nouveaux pistons, etc… mais surtout une boite à air de plus grand volume avalant l’air avec férocité et procurant à la petite sportive une sonorité fort agréable.

Mais ajouter des chevaux a la Neo-retro Trident suffit-il pour parler de « Daytona » ? Il faut dire que l’on a en date, la dernière née, la 765 issue du moto 2 et flirtant avec les 130cv. Mais pour les plus nostalgiques (on peut aussi dire connaisseurs), la 675 qui dans sa livrée or et noire, me faisait tourner la tête.

Mais comme l’on dit « on se souvient généralement que bons moments ». Car avant, ces 2 reines, il y a eu d’autres Daytona et clairement, c’était pas tip top. Trop lourdes, dures à emmener bien que le moteur etait agréable. Mais qui correspondaient à un besoin précis : La Sport GT. Partir loin (et vite) avec comfort.

Aujourd’hui, nous sommes en 2024 et le marché des sportives mid-size est en train d’exploser auprès d’un public jeune. Je ne cite plus les Yamaha R7, Aprilia RS 660, Ninja 650 … L’idée etait là pour Triumph. Puiser dans son héritage Sport GT et partir en chasse de la concurrence. Et pour cela, son 3 cylindres fait des merveilles.

Le Physique de la Daytona 660

Derrière un carénage, dur de retrouver les lignes de la Trident. La Daytona 660 2024 se distingue clairement de sa soeur en choisissant un look + agressif. Notamment la face avant qui mélange subtilement des airs moderne mais aussi des anciennes Daytona (et perso, je trouve meme que ces phares ressemblent fort fort à ceux de la premiere R1 de 1998). Pour faire plaisir aux jeunes et marquer son orientation sportives, des inserts en carbone, certes discrets, flattent l’oeil et l’égo.

Pour notre essai, pas le choix, elles seront toutes noires. C’est certain que ce coloris sera le plus vendu mais il faut reconnaitre que la version « Snowdonia White » et « Carnival Red » soulignent bien l’esthétique de la moto. Le travail sur le carénage est sobre et élégant sans céder à la facile tentation d’en faire des caisses pour accentuer la sportivité.

L’arrière quand à lui est assez minimaliste. Très fin, il faudra impérativement dire à votre passager(e) de bien s’agripper aux poignées (en option). Il est loin le temps des coques de selles permettant d’abriter « U », tenue de pluie etc…

Accessible, cette moto se le veut aussi par sa hauteur de selle. 810mm et étroitesse de la selle, permet de bien poser les pieds à plat avec mes 1m74. Rassurant pour les débutants, mais aussi pour les femmes (généralement un peu + petites que les hommes), segment que Triumph souhaite également emmener sur de la sportivité avec cette moto.

Il ne faut pas oublier que le but premier de cette moto n’est pas d’aller courir les chronos de circuits en circuits. Mais de permettre un usage quotidien aussi bien en ville qu’en dehors. Et donc, avoir une moto qui « braque » facilitera grandement les sorties et manoeuvres urbaines.

Cote technologique, on jouera la carte du « Less is more ». Ride by wire, 3 modes (Rain, Road, Sport), Abs et traction control. Meme si la mode est aux écrans énormes en guise de compteur, Triumph associe un LCD et TFT permettant d’accéder aux infos principales rapidement mais surtout d’avoir une bonne lisibilité en toute circonstance.

La connectivité n’est pas oubliée avec l’application « My Triumph »,  le GPS « turn by turn », le pilotage de la musique au guidon mais aussi l’intégration des appels.

La Daytona 660 en détails

(swiper ou cliquer sur les flèches pour faire défiler)

Essai de la Triumph Daytona 660 sur route

Alicante. Il faut dire que partir pour le sud de l’Espagne etait de rigueur. La pluie arrose le sol français depuis des mois.

Ce matin, il fait encore frais. Il faudra y aller doucement au début. Me voila équipé, clé de la Daytona en main, oui pas de Keyless, c’est le moment de s’assoir dessus. Tout d’abord, l’étroitesse de la selle. C’est plutot agréable et permet de bien sentir la moto, tout en gardant les pieds aux sols. La selle a l’air d’être bien pensée et d’ailleurs nous n’aurons pas à se plaindre de son confort durant cette journée.

Esthétiquement, dur comme ca, de la relier à la Trident. Ca tombe bien, un des ouvreurs en aura une. Côte à côte, dur de penser qu’il s’agit de la meme base.

Un bruit, c’est le cache réservoir. En plastique, il « scouic scouic » dès que l’on pose les genoux sur le coté. Economies oblige, il fallait garder un tarif condensé pour cette Daytona. A part ca, la finition est soignée. Triumph ne déroge pas à son savoir faire …

Le premier groupe part. On fera de même 15 mn après.

Au ralenti, pas de vibrations désagreables. La sonorité du moteur et de l’échappement se révèle aussi tamisée. Idéale pour ne pas réveiller ses voisins en ville. J’enclenche la première c’est parti.

Instantanément, son poids de 201kg se fait oublier. Certes c’est léger, mais avec une position sur l’avant, c’est parfois plus difficile à gérer qu’avec un grand guidon. En ville, la Daytona s’en sort plutot bien. Un appui sur les reposes pieds ou les bracelets permet de la placer instantanément. Bien qu’avec une position « sur l’avant », les rétroviseurs sont bien pensés et renvoient bien l’image de ce qui se passe derrière.

Pour les moins habitués aux bracelets, amateurs de roadsters et de Trail, la position peut se révéler fatigante au début. On est pas dans l’hyper sportive a être en permanence « mal » mais les freinages urbains répétitifs invitent à mieux gainer et serrer les genoux pour éviter trop de poids sur les poignets.

Sortons de la ville et direction les beaux virages de la région.

Le trois cylindres peut enfin s’exprimer. Les premiers rapports, + longs que sur la Trident, apportent de la rondeur tandis que les derniers + courts, de la vivacité. Et il faut dire: qu’est ce qu’il est bien ce moteur !

Les envolées jusqu’à 12 000trs sont enivrantes. Le moteur se révèle, la sonorité chatouille les oreilles et la puissance. On reste sur les mi-régimes permettant de profiter de la souplesse et de la rondeur du 3 cylindres à la sortie des virages serrés et de monter « haut » dans les tours avant le suivant. Pas la peine de jouer de la boite en permanence. Ca tombe plutot bien car elle n’est pas équipée de Shifter (disponible en option par contre)

Sur voies rapides, la Daytona 660 ne peine pas du tout. Elle permet d’atteindre les vitesses réglementaires avec aisance et assurance, mais aussi de vous propulser bien plus vite. Par contre n’attendez pas de la bulle, une véritable protection. Elle reste + anecdotique qu’efficace.

Coté suspensions, la Fourche Showa 41mm se veut rassurante. Bien que la remontée d’informations ne soit pas parmi celles des plus précises, on sent le train avant plaqué à la route. Il faut dire qu’associé au Michelin Power 6, ca aide pas mal. Pour les + gros (grands ?) gabarits, l’amortisseur arrière peut être réglé.

Les routes s’enchaines et les paysages aussi. Cette moto est saine dans son comportement et son attitude. Très agile, elle enchaine les virages avec sérénité. Même les freins sont homogènes.

C’est l’heure deja de rentrer, on en aurait redemandé tiens …

Notre avis sur le test de la Triumph Daytona 660 – 2024

De manière moins factuelles, on se prend au jeu de cette Daytona. Je l’avais deja fait remarquer lors de l’essai des 400cm3 Triumph, la course à la puissance n’est pas une finalité.

150cv sur le papier c’est génial, mais pour s’amuser sur route sans arriver à des vitesses stratosphériques, 95cv c est mieux. Et il faut le dire (comment ca le redire ?), ce 3 cylindres, le seul de sa catégorie, est agréable à souhait. On peut aussi bien enrouler que la cravacher et être grisé par la sonorité de cette Daytona. Et face à la concurrence, il est un vrai argument.

Certes sur circuit, elle montrera plus de limites qu’une « pure » sportive. Mais, entre nous, est ce que de la polyvalence ne vaut pas mieux que de la radicalité ?

C’est une Sport GT, héritière de ses ancêtres Triumph, qui vous emmènera partout et tous les jours et, si vous le souhaitez, à vive allure. En tout cas, elle fait preuve d’une belle homogénéité et propose de véritables arguments face à la concurrence. Bridable en A2, certains pourraient s’en accommoder quelques temps avant de « libérer » les chevaux.

Il faudra débourser 9795 € pour cette Daytona 660. (et prenez le shifter en option)