On a testé les nouvelles Royal Enfield Interceptor et Continental GT 650: des indiennes surprenantes !
Ahhhh les Royal Enfield Interceptor et Continental GT…. la marque mythique, le culte indien. Lors des récents salons moto internationaux, les constructeurs ont démontré une fois de plus leur intention de répondre aux attentes d’une clientèle désireuse de rouler sur des motos fiables avec un look vintage. Certaines marques ont brillamment réussi ce tour de force, alors que d’autres ne fournissent que le contenant… sans le contenu.
Cependant, un constructeur semble perdurer son savoir-faire en gardant une recette aussi antique que la potion magique d’Obélix : Royal Enfield. Pour situer la légitimité de la marque dans la course au vintage, faisons un bref rappel historique.
Apparu peu avant 1900, rien que ça, le constructeur Royal Enfield était alors un fabricant d’armes. C’est en 1899 que la marque produit son premier tricycle motorisé puis son deux-roues en 1901. Pour faire un clin d’œil à son passé, le slogan de la marque restera : « Made like a gun ».
Devant faire face à de graves difficultés au cours des années 60, un industriel indien va racheter la compagnie pour redorer son image et y insuffler une nouvelle jeunesse.
Aujourd’hui encore, le marché indien ne jure que par cette marque, ce qui en fait, pour des raisons démographiques évidentes, le plus grand constructeur mondial de deux-roues.
Bien que peu répandues sur le marché français au cours du XXeme siècle, le constructeur a su s’implanter en Europe. Notamment grâce à de nouveaux modèles à injection laissant présager une excellente fiabilité. C’est notamment le cas de la nouvelle gamme de la marque que nous avons eu l’occasion de tester.
Royal Enfield Interceptor 650 et Continental GT, du panache à la pelle !
Alors que les modèles de Royal Enfield sont souvent plus beaux que performants, la marque s’est réinventé sur cette nouvelle gamme pour proposer de nouvelles motorisations qui diffèrent du légendaire mono 500.
L’Interceptor et la continental GT sont toutes deux inspirées de modèles de la marque datant des années 60. Leurs moteurs s’inspirent aussi largement de ces reliques, bien que remis à la page avec notamment l’apparition de l’injection au détriment des bons vieux carbus de grand papa.
C’est d’ailleurs bel et bien cette nouvelle motorisation qui apporte une nouveauté à la marque. Rien d’exceptionnel vous allez me dire, mais quel bonheur de voir un tel mythe se renouveler et proposer des machines de plus en plus polyvalentes.
Au menu, un bicylindre de 648cc à refroidissement par air, avec un seul arbre à cames en tête et quatre soupapes par cylindre. La boîte de vitesses a six rapports profitant d’un embrayage assisté. Avec une puissance de 47 chevaux, n’allez pas attendre une foudre de guerre mais il y a une nette progression par rapport aux quelques 27 chevaux des 500. Et comme ces indiens ne sont pas nés de la dernière pluie, ils ont même pensé à proposer une cylindrée tout juste accessibles aux permis A2, malin!
Au niveau du châssis, c’est le spécialiste britannique Harris qui s’est occupé de concevoir ce robuste écrin.
Au niveau du look, pas grand chose à redire si ce n’est que ces motos sont tout à fait dans l’air du temps. Avec des lignes élancées et féminines, un réservoir en goutte d’eau typique des anciennes anglaises pour la Royal Enfield Interceptor et de sublimes guidons bracelet pour la sportive Continental il y a matière à séduire une grande partie des motards découvrant ou redécouvrant la marque.
Côté poids, l’Interceptor pèse 202 kg et la GT 197 kilos.
Sur la route, elles donnent quoi ces 2 Royal Enfield ?
Notre test des Interceptor 650 et Continental GT
C’est au coeur de la Bourgogne, entre les vignes ensoleillées, et sur routes sinueuses que nous avons pu poser les roues de ces 2 modèles, forts intriguant.
Avant de poursuivre, il est juste de rappeler le prix de vente de ces 2 modèles : 6490€ pour l’Interceptor et 6690€ pour la Continental GT, toutes les 2 dans leurs configurations de base.
Et oui, rajoutez à cela 3 ans de garantie. Difficile de faire mieux, notamment dans la gamme des motos Neo-retro, bien plus onéreuses.
Premier coup d’oeil sur la Royal Enfield interceptor. Le bloc moteur est magnifique. Il rappelle les vieilles anglaises avec ses gros carters arrondis et son Twin s’élançant sur une ligne d’échappement plutôt réussie. Ajoutez cela, le reservoir en goutte d’eau avec une peinture aux couleurs vintage et les jantes à rayons, et vous avez l’impression d’avoir une VRAIE ancienne.
En se rapprochant, quelques détails viennent nous chatouiller. Notamment sur quelques finitions et visseries, qui ne sont pas du plus bel effet. Mais bon à ce prix là, ca reste largement tolérable. Pour ma part, je reste curieux sur le vieillissement de certains alliages. Nous verrons bien ce que le temps leur reserve.
Assis dessus, la position est droite, les reposes pieds tombent bien dans l’axe du corps. Puis l’on se penche sur l’instrumentation : compteur et compte tours à aiguilles. C’est simple mais avons nous vraiment besoin de plus ? Pas de fioritures, c’est un éloge de la simplicité et sobriété comme le reste de la moto.
Fini le temps de la regarder, tous les journalistes autour de moi trépignent d’impatience, les moteurs démarrent, et c’est parti pour une boucle sinueuse. Excellent point, nous sommes laissés entre nous et tels des enfants, quand le chat n’est pas là les souris dansent… Nous enchainons entre passages rapides, et plus sinueux, revêtement lisses et cabossés, pour tester ces 650.
Tout d’abord, la surprise vient du moteur. Bien que ses 47 chevaux peuvent paraitre légers sur la papier (et compatibles A2 !), la Royal Enfield Interceptor relance bien et ses accélérations sont agréables ! La réponse à la poignée est excellente et l’on se surprend à la titiller pour la pousser dans ses retranchements.
On est loin des anciens monos qui peinaient dès que le rythme s’accélérait. Ces 650 sont justes tant par le plaisir qu’ils peuvent procurer, que par la polyvalence entre une conduite à la cool, seul ou en duo, sur le couple qu’une petite bourre à la Joe bar Team avec ses potes.
Côté partie cycle, c’est souple. Les amortisseurs gomment les aspérités de la route. Pour la fourche avant et la précision du train avant, cela manque un peu de rigidité pour moi et dès que l’on passe à rythme soutenu, ca bouge, ca vit ! Rien de stressant, ni de dangereux tant ces Royal Enfield sont bien pensées mais une bonne poigne sur le guidon permet de maintenir le tout, phénomène beaucoup moins present sur la continental GT.
Le tout est bien accompagné par les pneus de bonne qualité et étroits permettant une mise sur l’angle aisée.
Et pour ne rien gâcher au plaisir, la sonorité du Twin est flatteuse sans être trop feutrée ou métallique..
Notre avis sur les 2 bi-cylindres de chez Royal Enfield !
Les tours de « manège » continue et l’on revient toujours plus enchanté de cet Interceptor et Continental, tant par leur justesse globale que par le plaisir à l’ancienne (sans le stress des pannes) qu’elles procurent.
Alors oui on peut tirer à boulets rouges sur certains éléments : des finitions, la visserie, les rétroviseurs, les leviers non réglables, la simplicité du tableau de pilotage…. MAIS à moins de 6500 euros, difficile de faire mieux, voire impossible !
On revient à l’essence de la moto : de belles lignes, un moteur polyvalent, la simplicité de l’ensemble, et le tout avec un peu de supplément d’âme qui procure le sourire.
Rajoutons à cela que la SIMA se charge dorénavant de la distribution de la marque en France, garantissant sérieux et stock de pièces disponibles.
Et à ce prix là, ca pourrait être la base idéale pour construire votre café racer… A méditer !
A tous ceux qui se posent la question du choix d’une néo-rétro, allez en concession l’essayer, vous pourriez bien être surpris par le géant Indien.
Pour en découvrir plus sur les motos vintage et néo-rétro allez jeter un oeil à notre dossier complet :
Quelle moto néo-rétro pour moi ?
Galerie Photos :
Continental GT
INTERCEPTOR 650
Notre avis sur les Royal Enfield 650
- Le prix imbattable !
- La justesse et simplicité de l'ensemble
- Enfin de nouveaux moteurs !
- Polyalence
- Certaines finitions très basiques
- Prochaines disponibilités en Septembre 2019