Nous faisons parfois de belles découvertes surprises. Ce fut le cas avec Joel, dit « Les Ateliers du Dr Joe », qui a posté une photo de son garage dans notre groupe TEAM 4h10. Emoi général, devant 2 de ses motos. Prenons ici le temps de détailler sa BMW R65.
Joel dit Dr Joe, nous parle de sa moto :
Étant dessinateur de part mon activité de tatoueur, le plus compliqué n’est pas les idées de créations mais leur faisabilité. C’est sur ce point que mes diplômes de mécanicien moto et de carrossier interviennent.
J’attache une particularité à imaginer mes motos comme si elles auraient pu être préparées par la marque à l’époque. La base est une BMW R65 de 1979 et les consignes étaient simples, aucunes lignes droites, que des courbes fluides, bloc moteur brut de fonderie, esthétique dépouillée pour garder ce côté rétro, fluide et léger… J’ai tenu a travailler sur une base ancienne tout en y apportant des nouvelles technologies mais en restant absolument sur un design complément rétro, pas de néo sur celle ci du moins esthétiquement.
Je tiens a préciser au futurs détracteurs que je fais des motos pour créer un visuel agréable à regarder aux détriments de certains paramètres tels que le confort ou l’autonomie. Oui cette moto a 30 kms d’autonomie (vérifiée) elle n’est pas aussi confortable qu’une GS MAIS elle crée un réel engouement quand elle est garée devant la terrasse d’un café en bord de plage, dans un salon, en exposition ou bien même devant la boulangerie un samedi matin…
Quand les anciens (personnes âgées) me disent «je ne me rappelle pas de celle la a l’époque » pour moi c’est un pari réussi, la moto garde bien un esprit BMW « à l’epoque ».
Qui mieux que les anciens peuvent juger les anciennes ? D’ailleurs c’est souvent eux les plus regardant sur cette préparations quand elle est exposée.
Bon parlons technique…La première des modifications a été de me séparer du bâti arrière pour directement y greffer une selle au plus simple possible afin créer une ligne courbée avec le réservoir.
Je pense que tout l’équilibre de la préparation se trouve dans cette ligne qui se laisse deviner même avec cet espace entre la selle et le réservoir
Le réservoir provient d’une ancienne mobylette. C’est un cherchant dans mes pièces détachées que je suis tombé sur ce « Ballon de rugby ».
Le chromage et la peinture bleu vintage sont des éléments auquel je suis attaché et ils reflètent bien cet aspect rétro européen.
Pour garder ce coté ramassé et cruiser, la fourche a été rabaissée, les ressorts remplacés par des ressort progressifs avec un tarage plus élevé et la viscosité de l’huile a été renforcée. Les amortisseurs arrière ont gardés leurs longueurs d’origine pour respecter le fonctionnement des couples de transmission.
J’ai choisi de garder les jantes d’origines et de les peindre en noir brillant pour appuyer et attirer le visuel sur les roues en créant un jeu de contraste avec les pneus type boudins a flancs blanc.
La peinture des éléments de la partie cycle est thermolaquée noir brillante.
Une fois l’équilibre des masses esthétiques trouvé, il a fallu penser à intégrer tout les organes externes nécessaire au bon fonctionnement de la machinerie…
Au programme électrique, création d’un faisceau électrique, boitier M unit blue, Batterie solise, Compteur motogadget tiny, camouflage de tout cela…
La partie électrique a été de loin la plus longue et la plus technique. L’éclairage est minimaliste, à led pour l’arrière tout en gardant ce coté rond typique au motos anciennes. J’ai tenu à garder les clignotants type BMW en embouts de guidon par esprit pour la marque.
Pour la partie moteur, un microbillage a été réalisé pour nettoyer l’aluminium brut ainsi qu’un polissage/peinture des carters moteur. La mécanique a entièrement été révisée avec contrôle métrologique et remplacement de certaines pièces. Les silencieux sont des pièces adaptables, sobres et sans superflus. Ils permettent d’écraser la ligne basse de la moto en rallongeant l’aspect de la mécanique.
Voila, je pense avoir fait le tour de cette préparation.
Bien qu’elle soit simple et réalisée avec un budget maîtrisé, tout le travail de Dr Joe a été de jongler avec les contrastes, les équilibres des formes, des chromes etc..
Si je devrais résumer mes travaux sur cette préparation je dirais « l’art d’équilibrer le dépouillement »
Pour suivre Joe dit Dr Joel, ses tatouages et ses préparations, ca se passe ici.
Pour les très belles photos, elles sont l’oeuvre de Herranz Raphael Biarritz
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