Essai Triumph Speed Twin 1200 RS : La plus sportive des motos néo-rétros ?

Fort de son succès, avec plus de 20 000 Speed Twin 1200 vendues depuis 2019, Triumph remet le couvert en proposant 2 versions de cette moto pour 2025. Une version « standard » et une autre d’avantage orientée sur la sportivité baptisée « Speed Twin 1200 RS ». Quelles différences entre les 2 versions ? Faut il succomber au charme rageur de ces 2 belles anglaises ? La Speed Twin 1200 est elle la plus sportive des moto néo-rétros ? Autant de questions que nous nous sommes posés aux guidons de ces 2 motos lors de l’essai presse à Majorque.

L’essai de la Triumph Speed Twin 1200 et 1200 RS 2025 en vidéo

LE look de moto Modern Classic

Afin de vous faciliter la lecture de cet article, je vous apporte une précision. Triumph dévoile sa nouvelle mouture de la Speed Twin 1200 en 2 versions. Une premiere que nous appellerons simplement « Speed Twin 1200 » (original n’est ce pas ?) et sa soeur, d’avantage sportive,  qui sera citée sous le nom de « RS » tout au long de ce test.

Cependant, pas d’inquiétudes, ces 2 motos partagent la meme base. Mais les 2 dévoilent bien des personnalités différentes …

Adieu le look original de la Speed Twin de 1937, bien que fichtrement belle, le monde évolue et les anglais de Hinckley suivent le rythme avec brio depuis plusieurs années.

L’heritage reste bien présent et ces Speed Twin 1200 respirent la beauté intemporelle. Au premier coup d’oeil, ses lignes tendent plus vers le roadster que le classique (et ce n’est pas pour nous déplaire) tout en gardant ce charme à l’anglaise.

Et dans le détail?

Ce Bi-cylindre en ligne de 1200cm3 reste la pièce maitresse autour duquel viennent se greffer un restylage de pièces au look plus acérés et insolents que par le passé.

Le réservoir, de 14,5L, se voit offrir une nouvelle forme offrant d’avantage de place pour y caler les genoux des plus grands, tout en laissant des échancrures pour La fourche. On y retrouve le fameux bouchon métallique, véritable signature sur les modèles classiques de chez Triumph. Le tout allie rondeur et lignes tendues, on adore !

Les caches latéraux se voient également retravaillés de la même manière avec ce subtil mélange de modernité et d’ADN anglais. L’éclairage full Led magnifie la signature visuelle.

Vous avez dit Technologie ?

Tout comme à son habitude Triumph continue de nous émerveiller avec la qualité de ses finitions laissant en suspens cette question « Mais comment font ils pour cacher toute la technologie ? » tellement cette moto parait dépouillée. Pas de cables ni de gaines apparentes, une ligne 2-en-2 avec un catalyseur quasi invisible, un radiateur habilement camouflé et des matériaux répondant à nos attentes de qualité. A nouveau c’est un sans faute sur ce point.

Les détails allant jusqu’a reprendre la forme des ailettes du moteur sur l’habillage du phare ! Inutile ? Oui. Beau ? Exactement !

Notez que sur la RS, la selle se voit recouverte pour le pilote d’un revêtement en Suede et de gardes boues en aluminium.

Et mon Café Racer Triumph ?

Depuis l’arrêt de la Thruxton chez le constructeur anglais, nous sommes en mal d’une version café racer. Et bien, en accessoire, un kit permet de lui donner des airs de coureuses de cafés.

Il comprend un jeu de bracelets, une selle avec coque et couleur spécifique, et des clignotants « bullet ». Certes, on ne retrouve ce dessin exceptionnel de Thruxton avec son long réservoir étroit. Mais je me dois d’admettre que le tout fonctionne bien et ne fait pas « rajouté ».

Est ce une version de consolation ? Peut-être mais elle offre les avantages de la base de la Speed Twin 1200 et notamment ses capacités dynamiques….

Idem, oubliez les compteurs à aiguille. Triumph les a remplacés pour une version plus moderne. Et n’espérez pas faire du plug and play, si vous avez ça qui traine chez vous, faute à trop d’électronique.

Pour se consoler, ce nouveau compteur offre une prise USB-C, toujours utile pour brancher son smartphone.

Test Triumph Speed Twin 1200 : Quelle agilité !

Ce fut l’une des premières phrases lors de la présentation de la moto : « Nous avons concu cette nouvelle version pour qu’elle soit encore plus agile et fun à rouler »

Il est vrai que le 1200 brille par ses lignes plongeant légèrement vers l’avant et forcement invitant à l’attaque. Ses 216kg tous pleins faits et le moteur qui offre 105cv à 7750tours /min (soit 8 de + que la version de 2019) offrent de belles promesses.

Sur la « Standard » la position se veut plus droite, légèrement engagée vers l’avant, avec un guidon plus haut de 17,8mm et large de 13,4mm que la version précédente, permettant de rouler à la cool si l’envie vous en prend.

A contrario, la « RS », quand à elle, est d’avantage sportive. Le guidon se baisse de 16,2mm mais surtout les reposes pieds se voient rehaussés et reculés respectivement de 6,5mm et 40mm.

La sportivité est aussi clairement annoncée sur la RS équipée en Metzeler Racetec RR K3 alors que la standard est en Metzeler Sportec M9RR.

Ces mesures et modifications peuvent sembler faibles, cependant une fois assis sur la moto, la différence de position est flagrante. De plus, Triumph a souhaité permettre plus de confort sur ces motos pour les grands. Ne pouvant témoigner de ceci du haut de mes 1m74, les autres essayeurs au delà de 1m80 se sont sentis à l’aise sur ces 2 motos tout au long de la journée.

L’essai routier de la Speed Twin 1200 et Speed Twin 1200 RS

Les routes de Majorque sont belles. Cet île des Baléares offre en cette période de hors saison de routes bien moins bondée de touristes et surtout des centaines de virages pour tester ces 2 motos.

Bien que le soleil fut au rendez-vous, la géographie de l’ile laissait certaines portions de route entièrement à l’ombre la journée. La preuve étant la mousse poussant en dehors des traces de passage des automobiles…

Je commence la journée en optant pour la version Standard de la Speed Twin 1200, histoire de la prendre en main « à froid ». Sachez que les 2, partagent également la meme base moteur et offrent strictement les mêmes performances.

L’unique différence venant se loger dans les modes de conduite où la RS propose le « Sport » en complément du Rain et Road.

Assis sur la moto, mes pieds touchent bien au sol. Toujours plaisant et rassurant. J’appuie sur le demarreur et le gros (et beau) 1200 se réveille. Je dois reconnaitre que pour de l’origine et face aux normes actuelles, la sonorité est rauque, ronde, flatteuse à l’oreille. (Allez jeter un oeil à la vidéo Youtube pour l’entendre)

Les commandes tombent naturellement sous les doigts et le guidon, bien que plus large qu’auparavant, m’offre une position très naturelle.

Le groupe s’élance et il faut dire que cette moto a tout de même une sacrée gueule ! Il fait encore frais et sur une de mes premières accélérations, le Traction Control s’allume. Laissons les gommes chauffer avant de s’amuser !

Du fun sous le soleil de Majorque

Une portion de voie rapide me permet de d’apprécier le « gras » du moteur et de le pousser. Plus la vitesse monte vite au compteur, plus je me ratatine sur le réservoir pour faire face au vent. L’absence de protection est le meilleur rappel à une vitesse légale.

Nous passons aux portions sinueuses. Et c’est là que la Speed Twin 1200 tient ses promesses, ainsi que les ingénieurs d’Hinckley ! Cette moto est une merveille de facilité !

La prise de confiance est immédiate aidée par le profil rond des pneus offrant progressivité à la mise sur l’angle. Le caractère moteur se révèle et sa souplesse permet de quasiment jamais changer de rapport. Profitant de sa relance bas dans les tours jusqu’à laisser sa puissance s’exprimer pour donner le meilleur de lui-même a partir de 5000 trs/mn. Le tout dans une sonorité enivrante.

La seule chose à avoir en tête : profiter de la route et anticiper les virages car au guidon de cette moto ils arrivent très vite mais en toute décontraction.

Les suspensions Marzocchi et la fourche, de la même marque en 43mm non réglable, rassurent et permettent de sentir la route et la moto sans jamais nous surprendre. Facile, puissante, progressive et rassurante par son traction control et ABS en courbe, nous virevoltons de virage en virage en en voulant encore + !

Pour les freins de la standard, tout comme le reste de la moto, le tout se fait en progressivité. L’attaque est douce et permet de doser pile ce qu’il faut avant de plonger en courbe.

Une derniere montée sur les hauteurs de Majorque avant la pose déjeuner, confirme la personnalité de cette moto : Dr Jekyll et M.Hyde.

Au mon tour de tester la Speed Twin 1200 RS…

L’après midi, mon dévolu se pose sur la RS. Instantanément la position se veut plus engagée et en appui. De RS, elle n’a donc pas que le nom.

D’ailleurs celle ci est équipée d’une fourche Marzocchi 43mm entièrement réglable et d’une paire d’amortisseurs Ohlins.

Nous reprenons la route du matin et la différence de comportement est flagrante. Tout d’abord les pneus, les Metzeler Racetec sont plus long à chauffer puis offrent ensuite un grip fantastique. Cependant, là où la standard assurait progressivité à la mise sur l’angle, la RS se veut un peu plus brutale.

Le train avant associé à des Brembo Stylema offre puissance et vigueur au freinage. Vous voulez aller encore plus vite ? Le Quickshifter est là !

Bien qu’efficace, il « accroche »‘ un peu en mode Road.

En virages, elle se distingue par un comportement plus vif et rigoureux allant plaire d’avantage aux amateurs de performance pures et d’efficacité dynamique.

Partageant pourtant le même moteur, la RS incite d’avantage à l’attaque. De quoi exploiter le 1200cm3 sur route et clairement pourquoi pas sur piste.

Les kilomètres défilent, et la moto se prend de mieux en mieux en main au fur et à mesure de la chauffe des gommes. Mais il est deja l’heure de rentrer et de dresser un bilan

Notre avis sur les Speed Twin 1200 et 1200 RS

Comme à son habitude, Triumph tape dans le mille. Les finitions des 2 versions sont à tous niveaux excellentes et mettent en avant une moto premium et statutaire.

La ligne globale de la moto respecte l’ADN de Hinckley tout en assurant une touche de modernité et sportivité bienvenue.

Le moteur gagne 8cv par rapport à celle de 2019 mais c’est surtout sur l’agilité et la maniabilité que la différence se joue.

La standard se veut rassurante, progressive et facile tout en laissant la furie du 1200 s’exprimer. Alors que la RS, sera pour les enervés recherchant avant tout la sportivité.

Ne vous méprenez bien, elles offrent un nom presque similaire mais le caractère des 2 soeurs se veut bien différents. Un essai en concession sera indispensable avant de faire votre choix.

La technologie présente sans excès , laisse la dose de fun pour s’amuser et emmener la moto de courbe en courbe avec le sourire.

Moins bien équipée (freins, fourche, amortisseurs), la standard ne démérite pas pour autant et laissera plus de polyvalence et de confort dans un usage quotidien. Les amateurs d’excellence et de performance, se tourneront vers la RS.

Et à quel prix ?

Affichée au tarif de 14 895€, le standard se place face aux Kawasaki Z900RS. A vous de voir si votre coeur penche plutot pour l’anglaise ou la japonaise.

La RS est à 17 195€, soit 2300 € de plus, justifié par la qualité de sa partie cycle. Face à elle, dans cette gamme de prix, ce sera la R12 NineT sa concurrente.

L’une comme l’autre assument l’aboutissement d’une idée chez Triumph : le savant mélange entre un design moderne-classique, associé à un caractère séduisant, tout en proposant les performances d’un roadster actuel.

Et le meilleur des 2 mondes, on adore !

Pour découvrir tous nos essais : Les Test 4H10

et sur YouTube également 

Pour plus d’infos, rendez vous sur le site de Triumph à la suite.