
La Moto Guzzi V7 : une icône de la culture italienne ! Nous sommes allés dans le nord de l’Italie, à Noale plus précisément, pour tester cette nouvelle version de la Moto Guzzi V7 : une évolution portant le nom de « Sport ». Plutôt étonnant, non ?
Encore une nouvelle génération de V7 !
Il faut dire que je connais plutôt bien les Moto Guzzi V7 : j’en ai possédé une de 2e génération, puis avec la 3e génération, j’ai entamé un road-trip jusqu’à Florence, en Italie. Et finalement, la dernière mouture en 850 m’avait plutôt séduit. (Lire l’article ici.) Ces motos incarnent tout ce que la Dolce Vita a de meilleur : un look reconnaissable entre 100, de vraies bonnes vibrations – bien qu’adoucies par les normes antipollution et technologiques – et surtout un plaisir de conduite qui permet de l’utiliser aussi bien au quotidien que sur des distances plus longues.
Alors, quand Moto Guzzi décide de nommer cette nouvelle version « Sport », cela nous a clairement surpris. En effet, cette moto a tout : le look et un moteur vivant… mais peut-on vraiment la qualifier de « sport » ?
Alors, qu’est-ce qui différencie cette version 2025 ?
Tout d’abord, en termes de look, la différence n’est pas flagrante. On retrouve le style caractéristique de la V7, notamment ce moteur face à la route. Mais c’est sur les détails que Moto Guzzi a décidé de jouer son va-tout. Jetez un œil aux caches latéraux aux formes plus tendues que d’habitude, avec un insert en aluminium, un garde-boue arrière plus court et une ligne d’échappement offrant un look plus dynamique.
Pour les amateurs de détails, la clé arbore désormais le fameux aigle de Mandello. Il est vrai qu’il est difficile de mixer héritage et révolution esthétique sur une moto aussi iconique. En termes de technologie, elle est maintenant entièrement à LED. Les commodos ont été retravaillés pour mieux piloter l’écran LCD. D’ailleurs, à ce sujet, il est bon de préciser que la V7 Sport dispose désormais d’un mode de conduite éponyme, en plus des deux traditionnels « Route » et « Pluie », grâce au ride-by-wire.
Du côté du moteur, pas de révolution : on reste sur le V-twin à 90°, qui offre désormais 67,3 chevaux à 6 800 tr/min (contre 65 auparavant), et un couple passant de 73 à 79 Nm.
Bon, effectivement, on n’est pas sur une révolution.
Désormais indispensable sur toutes les motos, elle dispose du traction control, de l’ABS en courbe et même d’une centrale inertielle à 6 axes. Est-ce vraiment utile sur une V7 ? Je ne sais pas, mais plus de sécurité ne fait jamais de mal.
Les évolutions majeures se situent au niveau du châssis. En effet, elle est désormais équipée d’une fourche inversée de 41 mm, ajustable en précharge. Autre changement notable : les roues sont 1,8 kg plus légères que sur les précédentes versions. Et l’on sait que ce sont les masses non suspendues qui jouent un rôle crucial dans le dynamisme d’une moto. Et qui dit plus de sport, dit besoin de mieux freiner ! Cela a été pris en compte avec deux disques à l’avant, signés Brembo, s’il vous plaît.
La V7 Sport à l’essai
Nous voici donc au siège d’Aprilia, à Noale, dans le nord de l’Italie, pour découvrir cette Moto Guzzi V7 Sport. Le temps est gris, mais la route reste sèche. Les dizaines de motos sont alignées, et ce qui nous surprend tous d’emblée, c’est le choix de cette couleur : un vert-jaune assez typique de Moto Guzzi, rappelant les modèles historiques. C’est clairement osé, mais heureusement une couleur gris Nardo permettra de satisfaire ceux qui préfèrent un look plus classique.
Pas le temps de tergiverser, notre programme du jour est chargé. Je m’installe sur la mienne et retrouve instinctivement la position emblématique des V7. Confortablement installé, le corps est assez droit, légèrement penché vers l’avant, ce qui permet de ne pas fatiguer. Un tour de clé, j’appuie sur le bouton du démarreur, et la bête se réveille. C’est fou comme les vibrations de ce moteur sont toujours aussi plaisantes, même après toutes ces années. La V7 se secoue légèrement de gauche à droite, mais c’est surtout le son de l’échappement qui me surprend : plutôt rauque, plutôt rond, plutôt intéressant pour une ligne d’origine.
Le tableau de bord est très classique. L’écran LCD fait certes perdre un peu de cette authenticité, mais toutes les informations y sont consultables d’un coup d’œil.
Nous sortons de ce lieu emblématique pour nous lancer dans la circulation urbaine. Forcément, la Moto Guzzi V7 Sport y est à son aise. Le grand guidon permet de la manœuvrer du bout des doigts, le moteur offre son gras du couple permettant de rouler sans changer de vitesse constamment, et sa hauteur de selle, même pour les plus petits gabarits, est rassurante à l’arrêt.
Ma première surprise vient du feeling des freins. En effet, ils sont peut-être un peu « trop » pour la V7 : il faudra quelques dizaines de kilomètres pour bien appréhender le levier et obtenir un freinage progressif, sans à-coups. Cependant, ces pinces témoignent de la qualité de fabrication et de finition mises dans cette moto. Et c’est vrai que la V7 Sport rend hommage à ses prédécesseurs. Les matériaux sont beaux, peu voire pas de plastique, aucune verrue esthétique, et surtout une qualité perçue vraiment gratifiante.
Côté moteur, on retrouve le caractère du 850 : rond et coupleux. Il offre même davantage de souplesse à bas et mi-régime, faisant de cette V7 Sport un vrai petit tracteur. La boîte 6 rapports nous gratifie de son clonk habituel et typique de ce genre de moto.
Ce gros réservoir de 21 L permet de bien loger les genoux et de guider la V7 avec précision, là où se porte le regard.
La V7 sport à l’attaque
En quittant la frénésie urbaine de Noale, nous nous élançons sur les routes de montagne. Et c’est là que cette V7 Sport va révéler tout son potentiel !
La fourche avant inversée offre un vrai ressenti. Le retour d’information est très bon, permettant de placer la moto sur l’angle avec précision et légèreté. Même si les routes ici sont loin d’être parfaites, la V7 Sport inspire confiance.
Petit bémol sur la paire d’amortisseurs arrière, qui apporte à la fois fermeté et rebond sur les portions abîmées. Cela devrait pouvoir s’ajuster grâce à la précharge, chose que nous n’avons pas eu le temps d’affiner lors de cette journée.
Même si la température n’était pas particulièrement élevée, je n’ai pas ressenti de remontée de chaleur du moteur – un des derniers encore refroidis par air. Montée en pneus Michelin et dotée de ses nouvelles technologies, la V7 Sport virevolte de virage en virage, et nos passages pour les photos deviennent de plus en plus rapides.
La garde au sol, dans ces conditions de conduite plus sportives, atteint vite ses limites : ldeux repose-pieds frottés à signaler !
Au fil de la journée, la confiance s’installe et nous poussons de plus en plus cette machine. La sonorité de l’échappement et l’excellent feeling du train avant permettent de vraiment s’amuser, malgré les zones encore humides sur certaines portions de route.
Dans notre groupe, certains motards étaient un peu plus débutants, ou avec des gabarits plus petits. Pourtant, leur aisance sur cette moto nous a tous surpris. En effet, la V7 est une moto facile à prendre en main, mais c’est surtout le poids réduit des nouvelles jantes qui lui confère cette agilité dans les changements d’angle et de direction.
Notre avion de retour nous appelle… L’occasion totalement rêvée de repartir tambour battant !
En conclusion
Cette V7 Sport, toujours fabriquée à Mandello del Lario, au bord du lac de Côme, incarne l’esprit italien dont nous rêvons tous.
Un design iconique, une passion et un savoir-faire évidents, une juste dose de technologie, mais surtout – encore et toujours – du caractère ! Ce petit supplément d’âme qui manque parfois aux motos modernes, trop souvent tournées vers la performance pure au détriment des sensations.
Certes, cette V7 Sport n’est pas la plus dynamique de son segment, mais c’est sans doute celle qui offre le plus de bonnes sensations à l’ancienne. Véritable témoin de l’histoire de Moto Guzzi, elle n’a pas trop cédé aux sirènes de la modernité au point d’y perdre son âme.
Pour être totalement honnête avec vous : si vous possédez déjà la 850, je ne suis pas certain que passer à la version Sport vous bouleversera. En revanche, si vous roulez sur une V7 des anciennes générations, ou si vous n’avez jamais testé une moto « vivante », alors allez faire un tour chez votre concessionnaire Piaggio Moto Guzzi… Vous pourriez bien tomber amoureux de la marque et du modèle..
Mon équipement sur les photos
Casque : HJC V10
Veste : SPIDI Originals Enduro
Chaussures : Held College Rider GTX
Notre essai de la V7 Sport
- La Fourche avant
- L'esprit "Moto Guzzi"
- Le moteur 850cm3
- Le gras du couple
- Le freinage
- Le prix
- Selle s'évasant légèrement au niveau du réservoir
- Vraiment sport ?