Les Pyrénées à moto : de virages et d’air frais
Que ce soit côté français ou côté espagnol, les Pyrénées sont un formidable terrain de jeu pour rider. Si le Pays Basque a droit à sa dose de roadbook (on vous en faisait découvrir un très beau tout récemment), les Pyrénées ariégeoises semblent avoir un peu moins la côte. Moins fréquentées, elles ont pourtant beaucoup à offrir ! Pour les adeptes d’activités outdoor, vous pouvez agrémenter votre roadtrip de quelques spécialités régionales : canyoning, VTT, randonnée…
Tout juste de retour de vacances dans le coin, je vous partage mes itinéraires coup de cœur et quelques bonnes adresses.
Sur la route des Pyrénées : de Bordeaux à Saint-Girons
C’est le lot des girondins, même en évitant les autoroutes on n’échappe pas aux lignes droites et aux infinies forêts de pins landaises… c’est le préalable à toute escapade vers le sud, la mise en bouche de la route des vacances.
Mais après Gabarret, on commence à retrouver le sourire : les doux vallons du Gers réservent de beaux points de vue et quand le temps est très dégagé, vous pouvez même commencer à apercevoir les reliefs pyrénéens.
Après Auch, les petites routes présentent quelques portions sympathiques mais attention aux multiples sections gravillonnées…A partir de Sainte-Croix-Volvestre, vous entrez dans le parc naturel des Pyrénées ariégeoises, et ça se voit !
Pour faire une pause sur la route :
Eauze, petite cité typiquement gasconne avec son centre historique plein de charme, ou Auch avec son imposante cathédrale posée sur un éperon rocheux.
L’itinéraire coup de cœur :
La D627 reliant Sainte-Croix-Volvestre à Saint-Girons. Une petite portion d’un peu moins de 25 kilomètres qui signe l’entrée dans le parc naturel. Dans la vallée, vous longerez le cours du Volp. Puis sur les tous derniers kilomètres, vous prendrez un peu de hauteur pour apercevoir les cimes des Pyrénées (sauf si, comme moi, vous arrivez sous un ciel bien chargé… il faudra patienter un peu).
Pour dormir :
Le Camping Parc d’Audinac-les-Bains vous offre plusieurs possibilités d’hébergement et quelques emplacements tente. Très bon accueil, très propre, avec possibilité de restauration sur place le soir et piscine pour vous rafraîchir.
Saint-Girons et ses alentours
La capitale du Couserans invite à la flânerie sur les bords du Salat. La marché du samedi vaut vraiment le détour : c’est l’un des plus importants de la région et vous y trouverez tout ce qu’il faut de produits locaux d’excellente qualité pour vous préparer un pique-nique d’anthologie.
Si vous êtes plutôt resto :
Je vous conseille de traverser le charmant pont du XVIe siècle pour profiter de la terrasse du restaurant Pour Ceux (non, je n’ai pas l’explication pour le nom). Une excellente adresse, une équipe jeune et franchement sympa, une déco bien décalée et un tarif très raisonnable pour la qualité. Bref, tellement bon que j’y suis retournée plusieurs fois.
A visiter :
Seulement 3 petits kilomètres vous seront nécessaires pour rejoindre Saint-Lizier, un magnifique petit village qui comblera les amateurs de patrimoine. Cité épiscopale d’une longévité exceptionnelle, du Ve au XVIIIe siècle, prévoyez d’y passer quelques heures pour en découvrir le riche passé. La visite du Palais des Evêques comprend l’entrée pour la cathédrale Notre-Dame de la Sède dont la voûte dévoile un cycle de peintures monumentales du XVe siècle tout à fait surprenant. N’hésitez pas à profiter d’une visite guidée, comprise dans le prix du billet, pour en dévoiler tous les mystères. Ensuite, ne faites pas l’impasse sur la cathédrale Saint-Lizier dans la ville basse, dont l’accès est libre : si l’intérieur est moins impressionnant, le cloître bien conservé vaut le coup d’œil.
Guide Michelin : la boucle ariégeoise
Si vous êtes l’heureux possesseur d’un guide Michelin « 52 week-ends à moto », n’oubliez pas qu’il existe une magnifique boucle dans le département, reliant les principaux points d’intérêts. Elle ne fait que 250 kilomètres, mais si vous êtes en mode vacances, que vous ne vous levez pas aux aurores et que voulez prendre le temps de vous arrêter pour admirer le paysage et faire quelques-unes des visites proposées, je vous conseille de la prévoir sur deux jours.
Compte tenu du tracé, Saint-Girons est très bien située pour vous servir de point de départ/arrivée et vous éviter de trimballer toutes vos affaires. Et donc profiter encore plus des belles routes du coin…
Côté espagnol : la Vall de Boí
Et si on passait de l’autre côté des Pyrénées ? Direction la vallée de Boí pour cette deuxième partie du séjour. Là encore, il y en a pour tous les goûts. Les Stéphane Bern en herbe choisiront le circuit des églises romanes catalanes (XIe-XIIe siècles) classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, tandis que les Mike Horn en devenir fonceront direction le parc national d’Aigüestortes.
Petit tips visite :
L’entrée dans la plupart des églises vous coûtera 2€/personne et les horaires d’ouverture ne sont pas les mêmes pour toutes, planifiez donc votre itinéraire en conséquence. Même si elles sont très intéressantes de l’extérieur, le meilleur est souvent à l’intérieur (notamment des peintures murales comme vous n’en avez jamais vues). Des billets couplés vous permettent de bénéficier d’un tarif préférentiel en choisissant 3, 5 ou 7 lieux de visite. Si vous êtes très branché patrimoine, prenez-les toutes car elles valent chacune le coup d’œil. Si vous aimez, mais à dose homéopathique, prenez-en 3 et visitez en priorité Sant Climent de Taüll. Dans le même village, profitez-en pour aller faire un tour à Santa Maria (gratuite). Continuez avec Sant Joan de Boí et terminez avec Santa Maria de Cardet.
Où dormir :
Au Pont de Suert, choisissez l’hôtel Cotori. En plus d’être situé sur une place toute mignonne et vivante, l’accueil est très moto-friendly avec un garage fermé pour mettre votre fidèle destrier à l’abri ! Dedans, c’est le défilé des maxi-trails plein de boue, puisque le TET passe tout près.
Itinéraires coup de cœur :
La portion de 55 kilomètres entre Saint-Girons et Boutx. Vous passerez par quelques-uns des sublimes cols de Haute-Garonne qui ont mis à l’épreuve les coureurs du Tour de France 2024 : col du Portet d’Aspet, col de Menté… de quoi se faire un bon torticolis en profitant de la vue à chaque épingle. Ou à imaginer le paysage, si vous aussi vous vous retrouvez pris un moment dans l’épais brouillard des nuages… mais ça donne une ambiance complètement surréaliste à l’ascension.
Pour rejoindre cette route : en sortant de Saint-Girons, prenez la D618. Après le Portet d’Aspet, bifurquez à gauche sur la D85 qui se transforme rapidement en D44 jusqu’à Boutx.
Côté espagnol, même si vous n’entrez pas dans les églises de la vallée de Boí, n’hésitez pas à faire le circuit qui mène de l’une à l’autre. La plupart sont situées dans des villages à flanc de montagne avec, évidemment, de jolies petites routes à emprunter.