Essai Royal Enfield Super Meteor 650 – L’indienne à l’assaut des étoiles !
Bon, je devais me faire une blague / jeux de mot douteux dans le titre. Il est vrai que cette Royal Enfield Super Meteor 650 s’affiche avec un nom original alors que la plupart des dénominations de motos se contentent de chiffres et quelques lettres. Cette fois-ci, Royal Enfield se lance à l’attaque du créneau des cruiser mid-size avec sa Super Meteor 650. Retour sur notre essai à Marseille.
La Super Meteor 650 : Pourquoi ?
Bah oui pourquoi ? C’est vrai que c’est assez imprévu comme nouveauté. Replacons les choses dans leur contexte. En 2021, Royal Enfield sort la Meteor 350. Un mono cylindre sympathique, qui incite à cruiser sur les petites routes de campagne mais aussi affirme son côté pratique pour aller chercher le pain (ou tout autre course urbaine).
Venu un peu de nulle part, ce fut une énorme surprise en terme de ventes en 2022. Il se classe 15eme dans les ventes 2022 en France, motos et scooters confondus. Assez hallucinant pour cette « petite » moto mais au caractère affirmé.
Royal Enfield étant constamment sur le feu de la recherche et du développement, ont estimés que 2023 serait idéale pour sortir la grande soeur de la Meteor 350, la Super Meteor 650 !
Alors pour qui est cette moto ? Globalement à ceux qui veulent plus de puissance que la 350, et avec une moto un peu plus statutaire. Tu avais la 350 et tu voulais une moto plus puissante ? Tu as deja un gros roadster / sportive dans ton garage mais il te faut un « daily » ? Ou tout simplement tu veux profiter des paysages en allant cruiser sans etre limité par la puissance ? Et bien cette Super Meteor 650 coche pas mal de ces cases..
Les infos sur la Super Meteor 650
Penchons nous un peu plus en détail sur cette Royal Enfield. Tout d’abord le moteur. Comme le nom l’indique, c’est un bicylindre de 650cm3 qui l’équipe. Pas de nouveauté de ce côté, il s’agit du même que ceux des Interceptor. Ne comptez pas non plus une nouvelle cartographie ou un retravail du couple, ce sont les memes 47cv.
On l’avait deja souligné dans notre essai ici de l’interceptor. Ce n’est pas un foudre de guerre mais il fait parfaitement le job. Rond, souple, facile, il peut aussi bien s’avérer idéal pour cruiser, qu’en roulage un peu plus sportif. Nous nous attarderons sur ce point à la suite.
La Super Meteor 650 se veut la plus haut de gamme de chez Royal Enfield. C’est pourquoi ils ont décidés de l’équiper de belles pièces : Fourche avant inversée Showa ou encore les étriers ByBRE (la petite marque de Brembo).
Beaucoup de métal, pas mal de câbles cachés, le bloc moteur toujours aussi beau (mais en noir cette fois-ci), belle peinture de reservoir, emblèmes en volume, compteur flatteur, reservoir en goutte d’eau de 15L c’est vrai qu’elle est assez réussie. Mais ce qui tape à l’oeil à un poids… 240 kg pour ce 650cm3. C’est vrai, c’est lourd, surtout vis à vis de la puissance, mais nous verrons ce point plus en détail dans l’essai routier.
On retrouve les pneus CEAT, fabriqué en Inde spécialement pour Royal Enfield. Au dela de ce cote pratique, c’est surtout pour des raisons de taxes à l’importation qu’ils sont laissés sur la moto. Leurs performances étant très basiques.
3 versions à 3 prix différents : La Super Meteor Astral avec un coloris monochrome à 7890 euros, L’Interstellar aux coloris Bi-ton à 8090 euros et finalement la Celestial équipée d’un pare brise, d’un siège Touring et d’un dosseret passage à 8390 euros. De quoi dérouler les kilomètres confortablement. Pas de sacoches dans ce pack, il vous faudra vous résoudre à sangler votre sac sur la place passager, en attendant le kit de RE.
Le Test de la Super Meteor 650
Pour cet essai, direction Marseille. Le TGV à peine arrivé, nous traversons la ville en van pour rejoindre notre hotel où se déroulera la présentation. Marseille, ses tags, ses travaux, ses bouchons mais surtout ce soleil qui vient nous réchauffer après plusieurs mois froids et humides dans la partie Nord de la France.
Quelques pas sur le vieux port, le temps de regarder les bateaux, de voir que la circulation se fait « à celui qui aura le moins peur » et de constater qu’effectivement JUL est bien une célébrité ici. De quoi se préparer à la journée du lendemain…
Reveil 6H30, il faut etre sur les motos à 8h. La journée va etre dense. Rouler, découvrir la moto, l’analyser puis sauter de nouveau dans le TGV pour rentrer à la maison.
Sans doute inquiets pour notre santé, l’essai commencera de la concession Royal Enfield située en périphérie de Marseille. Pas la peine de commencer la journée en faisant l’acrobate dans la circulation phocéenne.
Je choisis au hasard une Interstellar Grey. Pas d’équipements, juste ce coloris bi-ton qui la met plutôt en valeur. Je m’installe à son guidon et ….. la hauteur de selle est basse mais la moto étant large, mes pieds touchent tout juste à plat au sol. Je m’attendais à être plus bas, plus ancré dans la moto.
Le grand guidon revient vers soi et offre une position avec les bras quasiment à l’horizontal. Je cherche le sélecteur de vitesse mais je ne le trouve pas…. Et oui les reposes pieds sont en avant. C’est un cruiser ne l’oublions pas.
En regardant plus en détail, c’est vrai que cette moto est bien finie. Pas une débauche d’accessoires, pas d’écrans grands comme un iPad, pas 10 modes de conduite (il n’y en a qu’un d’ailleurs) mais ce qu’il faut sur une moto simple et le tout plutot bien réalisé.
Je tourne la clé, et le bi-cylindre sonne. Et il sonne plutôt étonnement bien ! Légèrement rauque et rond, je suis surpris, et bien surpris ! il se fait quasiment silencieux au ralenti mais vient craquer une fois la poignée tournée.
Il est l’heure de partir, direction Cassis.
Les premiers kilomètres se font en univers urbain et cette Super Meteor s’en sort plutôt pas mal. Le reservoir se cale bien entre les genoux et l’on arrive à placer la moto où l’on veut, ses 240kg se faisant instantanément oublier grâce à ce centre de gravité bas.
Premier constat : Facilité et progressivité. Cette moto ne fait pas « peur », vous montez dessus, vous tournez la clé, et vous roulez sans vous préoccuper si le freinage va vous refaire les dents de devant ou si la puissance vous envoyer valser. La définition du cruiser non ? C’est simple, facile, à son image simplement. On ne se pose pas de questions, on l’emmène et elle nous emmène.
Les maisons et immeubles se font de plus en plus rare pour laisser place à la nature.
En bons journalistes, les collègues commencent à accélerer le rythme. Les virages s’enchainent. Et de manière TRES surprenante, cette Royal Enfield ne frotte pas immédiatement. La garde au sol reste basse mais on est pas obligé d’enrouler partout pour éviter aux reposes pieds de dire bonjour au bitume. Sur des virages plus fermés, ou trajectoires plus tendues, ils viennent légèrement crisser mais je m’attendais à laisser mon empreinte sur la route beaucoup plus régulièrement que ceci.
Le moteur fait preuve de souplesse mais l’on vient à rétrograder un ou 2 rapports pour aller chercher ce supplément de puissance par moment. La boite fait merveille. Souple et douce, les rapports passent parfaitement..
Le train avant, équipé en Showa souvenez vous, absorbe bien les irrégularités et ne « plonge » pas sur les freinages. De toute manière, le freinage avant n’est pas super mordant. Vous devrez jouer pas mal avec celui de l’arrière pour vous ralentir.
L’arrière, quand à lui, est un peu plus sec sur cette Super Meteor 650. Quand je cruise, j’aime être assis sur un « tapis volant » qui permet d’enchainer les km, là ils manquent de progressivité.
Le poids lui se fait totalement oublier. On m’aurait dit qu’elle en faisait 210 ou 220kg, je n’aurais pas senti la différence.
Le mistral particulièrement violent ce jour-là nous met à rude épreuve sur les rares portions de voie rapide. Clairement, on en prend plein la poire, et dur de se cacher le long du réservoir avec les bras posés sur le grand guidon. J’aurais bien mis le régulateur de vitesse pour me coller à la moto, mais il n’y en a pas… Dommage pour un cruiser. Et vous l’aurez compris : ne comptez pas rouler une journée entière sans le pare brise du kit Tourer.
Je profite de la fin de la pause dej pour m’éclipser et faire photos et vidéos (allez voir notre chaine Youtube). En cherchant le spot parfait, je roule à un rythme plus cool dans la montée de L’Espigoulier que je ne l’aurais fait avec le reste de l’équipe. Et c’est vrai que c est la que la Royal Enfield Super Meteor 650 dévoile ses vrais atouts charmes. J’enroule les virages, en profitant du paysage, sans devoir faire accélération à fond, suivi de freinage de trappeur, le rythme est bon et la royal le tient bien.
C’est agréable, j’ai autant de plaisir à profiter du paysage qu’à enchainer les virages avec ce grand guidon. Chercher à prendre de belles trajectoires sans casser la vitesse, jouer sur le couple, et ne pas la mettre constamment dans la rouge. Bref, je cruise et c’est bien sympa !
Conclusion sur l’essai de la Royal Enfield Super Meteor 650
Il faut dire que Royal Enfield arrive souvent là où on ne les attend pas. Forts du succès de la Royal Enfield Meteor 350, sa grande soeur en 650 veut venir combler un trou dans le marché : celui des cruiser mid size.
Simple mais bien finie, on y retrouve le plaisir basique de rouler à moto sans se prendre la tête avec 1000 paramètres électroniques. Bien calé dans la selle, les kilomètres peuvent défiler facilement grâce à ce moteur et sa bonne boite. On ne frotte pas partout, elle est à l’aise en ville et sur les petites routes mais pensez à un pare brise sur voie rapide.
Je comprends l’intérêt qu’elle peut dégager face aux gros cruiser de type Goldwing ou ceux aux looks plus modernes comme la Kawasaki Vulcan. A l’occasion, changez les pneus CEAT par ceux d’un autre manufacturier.
Flatteuse, agréable, au prix modéré de 8000 euros, elle risque à nouveau de surprendre la concurrence, un peu comme une météorite (et oui il fallait finir avec une blague !)
Plus d’infos sur le site de Royal Enfield.
L'essai de la Royal Enfield Super Meteor 650
- Simple et facile
- Très bon rapport global
- La boite de vitesse
- Rapport qualité/prix
- Amortisseurs arrières un peu sec
- Pas de cruise control
- Les pneus bof bof