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Essai : BMW R12 et R12 nineT, la légende retravaillée
Les Essais

Essai : BMW R12 et R12 nineT, la légende retravaillée

Hamdi -

Après plusieurs participations de 4H10 au BMW Heritage Tour pour essayer différents modèles de R18 ici et , j’ai été convié sur la route des châteaux de l’Oise pour découvrir les deux nouvelles motos classiques de BMW, la R12 et la R12 nineT.

Il y a 10 ans déjà, naissait ce qui allait devenir un incontournable de la moto néo-rétro, la BMW R nineT. Née roadster classique, déclinée en café racer, scrambler ou encore rendant hommage aux anciennes GS, beaucoup d’entre elles sont passées entre nos mains. Elles représentent en partie la genèse de 4H10 et pas seulement puisqu’elles sont encore la base d’innombrables préparateurs aussi talentueux les uns que les autres, également présentés sur le site. Les chiffres parlent d’eux-mêmes puisqu’en 2022, la famille R nineT représentait 23 % de part de marché du deux-roues dans le monde.

Alors comment la marque a renouvelé cette gamme tout en gardant la recette du succès ? 

BMW présente donc deux modèles en apparence similaires mais avec des différences très notables. Vous noterez que, comme la R18, le nom R12 fait référence à sa cylindrée de 1 170 cm³. Ainsi, la R12 nineT est une mise à jour du roadster déjà connu, avec une position plus agressive vers l’avant et un look sportif. La R12 est ici une réelle nouveauté, adoptant une position plus relâchée et droite, entre autres, afin d’entrer dans un nouveau segment, celui des cruisers.

Le jeu des 7 différences

Le BMW Heritage Tour c’est aussi l’occasion de découvrir une multitude de configurations différentes et même quelques customs, à la différence d’un essai presse classique ou chaque essayeur pilote l’exacte même moto. Toutes les couleurs et options s’offrent à nous : d’un magnifique vert métallisé à de l’aluminium brossé pour la nineT ou des finitions Option 719 et de belles jantes à rayons pour la R12, j’ai eu l’occasion de toutes les découvrir.

Et d’ailleurs, si ces deux modèles partagent le même cadre, au passage renouvelé, la même base moteur et la même électronique, elles se différencient tout de même au premier coup d’œil. La R12 a notamment un empattement plus long, une selle plus basse, des pneus plus fins (100 mm à l’avant et 150 mm à l’arrière) et une jante de 19 pouces à l’avant et 16 pouces à l’arrière contre des jantes de 17 pouces sur la nineT. Un imposant garde-boue arrière renforce ce côté cruiser, mais la version dite “Bobber” présentée ci-dessous en est dépourvue. 

Enfin, la R12 se contente d’un unique compteur de vitesse et d’un compte-tours en option, tandis que la R12 nineT s’équipe de l’instrumentation complète. Le tout est analogique, ce qui se fait rare aujourd’hui mais qui est très appréciable. Pour les plus modernes d’entre nous, une petite instrumentation numérique est disponible en option (façon motogadget). A ma grande surprise, et après avoir parcouru tout le système, il n’y a pas de jauge à essence. Mais après avoir roulé presque 200kms, aucun témion ne s’est allumé.

Les finitions sont les mêmes, sans surprise, soignées comme à l’habitude, malgré des compteurs qui vibrent fortement au ralenti.

Comme dit plus haut, la position de conduite est également très différente. Même si elle se dit cruiser, la R12 adopte une position plutôt normale et confortable avec les pieds à peine plus en avant que les épaules. La R12 nineT, se voulant plus sportive, place les pieds plus en arrière, les épaules avancées, le corps prêt pour attaquer !

Moteur typiquement légendaire

Les différences ne s’arrêtent pas là. Même si la R12 et la R12 nineT embarquent le même moteur bicylindre à plat de 1 170 cm³ si caractéristique, ses performances sont quelque peu réduites afin d’être bridables A2. Ainsi, la R12 nineT développe 109 ch et 115 Nm de couple, tandis que la R12 développe 95 ch et 110 Nm de couple.

Croyez-moi, ces nuances mécaniques ont été presque imperceptibles lors de notre essai, ce moteur est complet dans les deux versions. À l’attaque, il est très coupleux à bas régime et ne s’essouffle pas dans les tours. En ville, il se montre souple et ne cogne pas. Les vibrations et le couple de renversement du “flat-twin” sont toujours présents et sensationnels, surtout au ralenti, mais ne gênent en rien la conduite une fois lancée. Les normes anti pollution affectent néanmoins la sonorité, même si le moteur se fait toujours reconnaitre par son bruit très spécifique, il semble plus étouffé par cette ligne bien fourni. Même le pot akrapovic en option sur un des modèles n’est pas plus notables que les autres, hormis au niveau du style.

La transmission par cardan rend les passages de rapport aisés et sans à-coups, tandis que le quickshifter (en option) rend le tout agressif et enivrant si besoin. 

Le tout s’accompagne de trois modes de conduite pour la BMW R12 nineT : Rain, Road et Dynamic, ce dernier étant par ailleurs inconfortable à basse vitesse ou en ville tant la réponse de l’accélérateur est vive.

La BMW R12 se contente de deux modes de conduite qui résument parfaitement l’esprit de cette dernière : Rock et Roll.

Comportement routier à double tranchant

D’ailleurs, c’est au niveau du comportement routier que les deux atmosphères de ces motos s’opposent totalement. La R12 porte parfaitement le segment du cruiser puisqu’elle est faite pour une balade plus tranquille, sur le couple du moteur et sans trop d’agressivité dans les virages. Faute de quoi, les repose-pieds se consumeront totalement en quelques lacets, la position et la garde au sol étant plus basses. Même avec un débattement des suspensions plus court (90 mm contre 120 mm sur la nineT), le confort de conduite est globalement meilleur, absorbant sans difficultés les irrégularités de la route pour vous soucier uniquement de votre destination.

Par conséquent, la R12 nineT se veut plus sportive même si la position atypique du moteur rend la mise sur l’angle étonnante aux premiers virages. Il faut engager son corps sans crainte et le rythme s’accélère ainsi de virage en virage. La moto reste très stable dans toutes les circonstances. Pour peaufiner le tout, la fourche et la suspension arrière de la nineT sont réglables en précharge.

Avec 227 kg sur la balance pour la R12 et 220 kg pour la R12 nineT, les deux motos ne sont certes pas très légères, mais elles se montrent très maniables et faciles à prendre en main même à basse vitesse. Le freinage est tout aussi efficace sur l’une comme sur l’autre avec un double disque de 310 mm à l’avant et un mono disque de 265 mm à l’arrière.

Parlons prix, parlons peu.

Même si la BMW R12 débute à 14 990 € (la première R nineT de 2014 affichait également 15 000 € à l’entrée), la BMW R12 nineT voit son prix de base grimper à 18 290 €.

Certes, les motos sont très bien équipées pour ce prix avec les modes de conduite, un démarrage sans clé, un ABS en courbe, un contrôle de traction actif en courbe, un frein moteur réglable, une prise USB-C et l’appel d’urgence. Mais le nombre d’options aussi bien esthétiques que confort sont nombreuses.

Ainsi, BMW vous propose d’agrémenter électroniquement vos R12 d’un pack à 1 740 € comprenant le quickshifter, un régulateur de vitesse, des poignées chauffantes ou encore l’assistance de démarrage en côte. Une autre option vous permet de fixer et de connecter votre smartphone à la moto et de le contrôler via une molette en bout de poignée. Et enfin, si vous souhaitez mettre un peu de couleur dans votre configuration et quelques finitions Option 719 du plus bel effet, cela vous en coûtera respectivement 17 180 € pour la BMW R12 et 20 480 € pour la BMW R12 nineT.

La R12 respecte néanmoins son engagement d’être une “entrée de gamme”, le millésime 2023 de la R nineT débutait à 17 990 €. C’est aujourd’hui le prix à payer pour s’offrir une moto résolument premium. BMW ne faillit pas à son image et nous fournit deux modèles très attirants, pleins de ressources et avec un très fort potentiel de personnalisations. La gamme R12 ouvre un nouveau chapitre sur lequel elle a déjà une avance considérable.

La nouvelle R12 nineT

La nouvelle R12

Equipements :

L'essai de la BMW R12 et R12 nineT

  • Finitions dignes de BMW
  • Équipements très complet
  • Caractère du moteur conservé
  • Grand choix de personnalisations
  • Deux motos à la philosophie différente
  • La R12 en entrée de la gamme BMW Heritage et du Cruiser
  • Prix R12 nineT en hausse
  • Sonorité d'origine moins flatteuse
  • Pas de jauge à essence sans le "connected ride control"
75%
Note globale :
17/20

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