Deux semaines en Indian Scout (1133CC)
Après un court séjour à conduire la Chieftain et la Roadmaster, les tanks de chez Indian Motorcycle, il était temps d’essayer la petite Indian Scout. Entre accélération et glissade, on s’est demandé ce que la Indian Scout avait vraiment dans le ventre.
Un peu d’histoire pour mieux la comprendre :
Le constructeur américain Indian Motorcycle a décidé de relancer la Scout, il y a deux ans. Celle-ci a la carrière la plus emblématique de la marque, produite de 1919 à 1949.
Dévoilé par Indian après la Première Guerre mondiale, la Scout était alors une moto d’entrée de gamme motorisée par un v-twin de 600cc. Bien née, elle rencontre un vif succès, notamment auprès des forces armées qui apprécient sa fiabilité et par de nombreux compétiteurs attirés par ses performances.
C’est d’ailleurs au guidon d’un millésime de 1920 préparé par ses soins que le célèbre Burt Monroe remporta, à 68 ans, un record de vitesse sur le Lac salé de Bonneville (Utah – USA) en 1967.
Une (belle) histoire mise en scène en 2005 dans le film « The world’s fastest Indian », avec l’excellent Anthony Hopkins dans le rôle de Munro.
Bref, la Scout a joué un rôle majeur dans l’écriture des plus belles pages de la longue histoire du constructeur américain, dont les débuts remontent à 1901, deux ans avant Harley…
Rien d’étonnant, donc, qu’Indian relance ce modèle 95 ans (!) plus tard, à l’heure où le constructeur profite du – solide – appui du groupe Polaris pour revenir sur le devant de la scène moto.
Alors était-elle toujours prête à cruiser avec son style emblématique ?
Me voici partie du concessionnaire Indian (en banlieue), qu’à cela ne tienne, je me suis pris une belle averse. La première chose que j’ai remarqué c’est le couple impressionnant de la Indian Scout ! 98 Nm à 5900 tr/min pour 100 chevaux. Le patinage à l’accélération n’a pas loupé ! Heureusement, l’éléctronique a fait le boulot.
Sur la Scout c’est une position bobber que l’on adopte, donc on est assez bas avec un guidon haut 😉 . Cela m’a changé de mon habituel CX500, mais ça ne m’a pas demandé plus de 5 minutes pour trouver mes marques.
Une fois arrivé dans le centre de Paris, trempé… je me suis retrouvé à côté d’un T-Max (mon ennemi juré) ça n’a pas loupé, j’avais envie de voir si les 98 Nm allaient faire le taff. Les gaz à fond 1er, puis 2e, le gars était plus dans mon champ de vision. Ciao !
La conduite :
Avec cette moto entre les mains, vous n’aurez pas grand-chose à envier aux couples des modèles les plus sportifs (en centre-ville seulement 🙂 . Son moteur V-twin à refroidissement liquide de 1133CC et sa transmission par courroie vous emmènerons loin devant les autres.
Elle vibre très peu et est capable de monter jusqu’à 200kH… Par contre, le moteur a la fâcheuse tendance à avoir vite chaud et on l’entend en centre-ville.
La position est confortable sur des petits trajets, elle semble plus légère que les 247 kg annoncés. Bien que ce soit dans son ADN, son rayon de braquage est court. J’avais l’impression de garer ma caisse, je devais faire de vrais créneaux.
Concernant le commodo, comme pour les autres modèles de la marque, je n’en suis pas satisfait… La poignée d’embrayage et de frein avant est trop rigide et leurs formes n’incitent pas à les utilisés vers l’intérieur du guidon. Ce qui ne facilite pas l’accès au commodo… Une question d’habitude, j’imagine. Les Américains doivent avoir des cuisses à la place des bras ?
Le look :
On aime ou pas, ce que l’on remarquera assez rapidement c’est son cadre fait dans un seul bloc qui donne une vraie solidité à la moto (on a vu des photos de Scout incrustée dans des caisses…. et bah a part la fouche le reste est neuf 🙂 ) et une protection au moteur sans pour autant le dissimuler. Pour ma part, j’aime beaucoup son réservoir profilé qui ne ressemble à aucun autre. Sa ligne d’échappement a de la gueule et si vous ajoutez à celle-ci de beaux pots, un peu de bandes thermiques, alors elle en jettera facilement.
Pour ce qui est des garde-boue… Ils sont balèzes ! Ils mangent la ligne de cette moto et c’est sincèrement dommage. Leurs avantages c’est qu’ils vous aideront à ne pas avoir les jambes trempées durant les intempéries… Rappelons quand même que ces garde-boues sont un clin d’oeil à l’histoire d’Indian et de la Indian Scout.
On sent quand même qu’ils ont fait des choix esthétiques très américain et pas forcément adapté à la clientèle européenne.
Les options :
Le modèle que l’on m’avait prêté était équipé de pots Remus, le son est rond et ne passe pas inaperçu. Ils sont en option chez Indian. J’aurais bien aimé enlever les chicanes pour les faire chanter.
Vous pouvez installer une deuxième selle à l’arrière, qui se monte en moins de 5min, avec ou sans dossier. D’après une gente demoiselle, il semble qu’elle soit agréable sur des petits trajets. Évidemment, la marque propose aussi des sacoches latérales pour les amoureux de voyage. Elle est vraiment adaptée à la fois aux petits trajets et aux longs.
Concernant les équipements d’origine, il y a le strict minimum. Franchement en ce qui me concerne c’est du superflu pour une moto aussi polyvalente et simple à prendre en mains.
Plus en détail :
À la première chute sur le flanc droit de la moto, votre maître cylindre risque fortement d’être cassé !
Mon modèle avait un défaut qui n’existe PLUS sur la version 2017. C’était ces câbles qui dépassaient comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous :
Comme pour beaucoup de motos sorties d’usine, la qualité de la gomme des pneus est dure. Ils ne s’useront pas rapidement, mais ne seront pas adaptés aux intempéries réguliers. Faits à la base pour les USA, et cruiser sur des milliers de KM, ils sont bien moins adaptés à nos conditions européennes. Bien qu’il y ait qu’un seul disque à l’avant, le freinage fonctionne très bien et l’on peut compter sur son ABS.
Avec un réservoir de 12,1 litres, la Indian Scout devrait assurer une autonomie de 200 kilomètres, en fonction de votre type de conduite. En ville, forcément, la conso chute on sera sur du 150/160km mais sur petites routes, elle se révèle particulièrement peu gourmande a un rythme fluide.
Conclusion, après deux semaines en Indian Scout :
Les plus + :
– Son couple (98 Nm à 5900 tr/min pour 100 chevaux)
– Sa prise en mains
– Les sensations qu’elle offre
– Son look
– Sa consommation
– La place passagère
Les moins – :
– Ces garde-boue
– Les pneus d’origine
– Le commodo
– Le bruit quand elle a chaud
– Son prix
En gros :
J’ai sincèrement aimé cette moto. Là ou une Triumph bobber n’a qu’une selle conducteur, l’Indian vous propose d’emmener votre tendre avec vous.
C’est une moto facile à prendre en main, qui est s’adapte à la ville et qui à un sacré caractère. À ne pas laisser entre de mauvaises mains !
Ne vous attendez pas à être full équipé, elle s’adresse à des personnes plutôt puristes qui aiment quand il y a du couple !
Par contre, une modification de quelques éléments sera nécessaire pour lui donner une vraie gueule. Deja découper ces gardes boues !
Et puis en preparation Flat Track, qu’est ce que c’est beau !
Le prix démarre à 13690€
Pour plus d’information, ça se passe ici : http://www.indianmotorcycle.fr/indian-scout/