L’Iso Grifo A3/C a été développée par le légendaire ingénieur italien et pilote d’essai Giotto Bizzarrini, le même homme qui œuvrait dans l’ombre des couloirs de chez Ferrari et qui est à l’origine de la sublime 250 GTO – aujourd’hui l’une des voitures les plus désirables et précieuses dans le monde.
ENZO FERRARI, GIOTTO BIZZARRINI ET « LA NUIT DES LONGS COUTEAUX »
En 1961, en plein milieu du cycle de développement de la 250 GTO, Mr. Enzo Ferrari congédia toute son équipe mettant ainsi en danger sa société. Bizzarrini, avec le directeur des ventes Girolamo Gardini, le directeur Romolo Tavoni et l’ingénieur en chef Carlo Chiti se sont vus mis à la porte un soir de 1961, un épisode connu chez Ferrari comme la « La nuit des longs couteaux ».
À la suite de cette « Révolution de Palais » de 1961, les anciens membres de l’équipe ont formé une nouvelle société : ATS pour Turismo e Sport Automobili, embarquant avec eux l’un des plus gros clients de Ferrari : l’équipe de course Scuderia Serenissima.
BIZZARRINI ET SON ISO GRIFO A3/C
Acteur incontournable du secteur dans les années 60, Bizzarrini en profite pour créer sa société de consultants en automobile. Il travaille alors pour Lamborghini et contribue à la conception de son célèbre V12. Peu de temps après, il est embauché par son ami Renzo Rivolta pour développer la Grifo A3/L pour la marque naissante Iso. Le but est alors de concurrencer avec goût les mastodontes Ferrari, Lamborghini, Jaguar et Aston Martin déjà bien présents sur le circuit.
Bizzarrini voit dans ce nouveau challenge l’opportunité de reprendre et d’améliorer le travail qu’il avait laissé inachevé avec la Ferrari 250 GTO.
Il décide donc de créer une voiture de course de classe mondiale sur la base de l’Iso Grifo A3/L, capable de rivaliser avec la 250 GTO.
Fort de l’expérience acquise par le passé, Bizzarrini sait que la conception d’un moteur peu vite devenir longue, laborieuse et coûteuse. Il décide donc d’opter pour un moteur américain réputé et fiable, un véritable atout par rapport a la concurrence italienne car cela lui donnait accès à un moteur soigneusement testé pour très peu d’argent.
Ce moteur, c’est celui de la Chevrolet Corvette, un petit V8 qui libère 350 CV. Pour faire respirer l’ensemble, des carburateurs Weber 45DCOE sont installés avec une boite 4 vitesses Borg-Warner.
Bizzarrini repense simplement la position du moteur de la Grifo A3 en lui offrant une position centrale qui permettra à la voiture d’avoir une meilleure répartition du poids.
La carrosserie est quant à elle revue en soufflerie afin d’améliorer son aérodynamisme, à partir d’un matériau fabriqué à la main à partir de Duralumin (un alliage d’aluminium, de cuivre et de magnésium extrêmement difficile à souder). Il aura fallu 7000 rivets pour attacher son corps à son cadre spatial, et le résultat est un poids à vide svelte de seulement 969 kilogrammes.
Son souhait d’offrir une rivale digne de ce nom à la Ferrari 250 GTO prend forme. Cette machine plus performante tant au niveau de l’endurance qu’au niveau des performances sportives est présentée au Salon de Turin de 1963. C’est l’introduction de la Grifo A3/L, une luxueuse GT, et de l’A3/C, une machine d’endurance beaucoup plus sportive.
Les Iso A3/C ont remporté leur catégorie aux 24 Heures du Mans en 1964 et 1965, alors que l’A3 Stradale de route était chronométrée à 275 km/h dans un essai du magazine Autosport en 1964.
Un pari réussi pour Bizzarrini.
JOHNNY HALLYDAY – 1965 ISO GRIFO A3/C
Vous pouvez laisser tomber les recherches sur leboncoin et autres sites de petites annonces. Il n’existe que 10 versions de la Iso Grifo A3/C, et il est quasi impossible d’en trouver à la vente…
La Grifo que vous voyez ici est encore plus spéciale que la plupart, car elle a été commandée par un homme qui a vendu plus de 100 millions de disques, surnommé « The French Elvis Presley » par le New York Times : Monsieur Johnny Hallyday.
Johnny a reçu cette voiture en 1964 à Paris. Celle-ci a été enregistrée au nom de « Monsieur Smet dit Johnny Hallyday, Jean Philippe, né le 15 juin 1943 à Paris 9ème, et résidant au 6 Place Winston Churchill, Neuilly sur Seine ». Le véhicule est en excellent état puisqu’il a été entreposé pendant plus de 24 ans dans le château d’un ami du chanteur le Prince Pierre Sangusko.
En 2017 au Concours de Chantilly, la voiture a été exposée dans la classe des Grands Musiciens, où elle a remporté le « Prix Spécial ».
Ce véhicule de légende sera le lot numéro 142 de la vente du 7 février prochain au salon de ventes aux enchères Sotheby’s de Paris. Alors, si vous rêviez de vous offrir une voiture de collection de cette classe, c’est l’occasion rêvée (vérifiez tout de même avec votre banquier puisque le véhicule est annoncé aux alentours de 2.5 millions d’€uros).
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