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J’ai fait le BMW GS TROPHY 2015…. et j’ai survécu !
Aventure

J’ai fait le BMW GS TROPHY 2015…. et j’ai survécu !

John -

Parfois dans la vie, il faut se confronter à des challenges.

Il semblerait que nos escapades boueuses aient marqués les esprits, jusqu’à arriver aux oreilles de BMW France, nous invitant à participer au BMW GS Trophy 2015.

Pour ceux qui ne connaissent pas, ce challenge organisé par BMW et Touratech met à l’ honneur les GS de toutes les années, aux travers d’épreuves diverses et variées (franchissement, roadbook, trial, habileté, exercices techniques et autres joyeusetés). Organisé à l’echelle mondiale, les 4 meilleurs de chaque pays se retrouvent pour s’affronter en équipe durant 1 semaine d’épreuves intenses.

Pour notre part, on s’est dit qu’après avoir roulé avec des pneus routes, dans des mares de boue de 30cm de profondeur, ce n’était pas 3 cailloux et 2 branchages qui allaient nous faire peur. Vous l’aurez compris, ce fût notre (grave) 1ère erreur…. Nous y reviendrons un peu plus tard.

Tout d’abord, appréhender la bête. Malgré son look très…. Unique la BMW 1200 GS a longtemps suscité notre intérêt.

Bien loin de celles des cadres traversant le périphérique tel une jungle sauvage (mais sans jamais la salir !), ses capacités ont toujours été encensées par les pilotes ayant pu l’essayer.

Une partie cycle du tonnerre, un moteur vivant, bien amortie, bien équilibrée, menée par une main de maitre cette moto peut se révéler une véritable arme que ce soit dans les virolos, ou alors dans un rôle de Trail .

Mais, (et oui il y a un toujours un mais) , ca, c ‘est quand on la maitrise. …

Après le briefing et l’explication des épreuves, ce fût l’heure de découvrir l’engin.

A peine rodées et flambantes neuves, il ne me semble pas avoir lu de la détresse dans les yeux de celui nous passant les clés mais au contraire la confiance. A partir de là, on ne peut pas dire que le plan s’est déroulé sans accrocs.

Haute perchée et avec un poids avoisinant les 260kg, ca commençait mal pour moi.Heureusement, une avec la selle creusée m’a permis d’éviter le syndrome du « jambes trop courtes ».

Les premiers tours de roue ont été assez étonnants. Dès que la bête se met en route, le poids s’oublie totalement et la position dite du « poireau » offre une maniabilité surprenante. Montées avec des Karoo 3, nous n’avons pu les tester à fond (pas à plus de 200Km/h, faut pas déconner quand meme) mais la sensation de décrochement qu’ils procurent dans les virages m’ont refreinée dans l’envie de la faire frotter.

 

Etape 1 : La carrière

Commencons doucement avec le niveau 1. Un parcours au ralenti entre des domes de sables, pierres, gravats etc. A défaut de technique irréprochable, notre équipe a plutôt largement adopté le « Je suis sur qu’avec du gros gaz ca passe ».

Effectivement ca passe ! Seulement, au fur et à mesure des passages, le terrain labouré devenait plus piégeur. Mais c’est n’était pas ça  qui allait se mettre en travers de nos chemins !

Bombant le torse, l’un d’entre nous a meme lancé «  Allez on se fait le niveau 3 direct ! ». Courageux mais pas fou, nous nous sommes rabattus sur le niveau 2. (On apprendra plus tard que très peu de 1200 ont reussi à passer ce niveau 3, meme un des participants ayant participé 8 fois au Dakar, a reconnu que ce n’etait pas evident, comme quoi parfois, il faut savoir ecouter sa raison !)

A partir de ce moment précis, plus rien ne fut jamais pareil. Une première descente dans un sillon de sable creusé entre des pierres est passé sans encombres. Puis vint, la fameuse montée dans le sable. Je n’ai jamais autant transpiré de toute ma vie… Prise d’élan, la moto se dandine, l’arrière derape de gauche à droite, on remet un grand coup de gaz esperant que tout va bien se passer.

Et bien non, les motos se plantent et à tour de role, nous relevons les GS (ca pèse les 260 kg !!), on pousse, on bouffe du sable, on retombe, et dans un dernier souffle rageur, on abandonne toute dignité avec les jambes en appui, la roue arrière enlisée, le moteur qui hurle, l embrayage qui chauffe.

Le style n’est pas là mais l’on s’en sort.

S’en est suivi 1 journée et demi de bataille contre la nature et soi même. Je soupçonne d’ailleurs les organisateurs d’etre assez vicieux pour nous voir poussé dans les épreuves où ils savaient pertinemment que l’on allait souffrir !

En voici la preuve : le Trial ! Ah bah oui, bien évidemment, on va aller se faire du trial en GS ! Suis je bête ! Pourquoi ne pas y avoir pensé avant !

Le principe de l’epreuve etant de reussir le parcours sans mettre le pied par terre,…nous nous sommes simplement contentés de reussir à aller jusqu’au bout. Imaginez vous bien, un descente abrupte à peine large comme le guidon, un plat de 20cm, puis une descente en virage où – je cite – « passez le maximum a droite, car y a une racine, si vous roulez dessus vous allez au tas direct ».

Je confirme !

Magnifique tout droit au milieu des plantes vertes et des feuillages…. Puis s’enchaine virages autour d’arbres, montées sur pierres humides, branches à eviter… Je remercie particulièrement l’encadrant de cette etape qui m’a aidé bien 5 ou 6 fois à relever la GS alors que mes bras tétanisaient.

Voyant nos capacités techniques véritablement médiocres, nous nous sommes rabattus sur les epreuves dites plus « roulantes ».

Aaahhhhhh là ca nous cause, des chemins en terre, des lignes droites et une équipe déchainée (on découvrira par la suite, qu’après un passage un peu trop optimiste mais avec néanmoins un plantage magnifique, que les carters de la BMW n’aiment pas les chocs violents avec les pierres). Je tairai le nom d’ailleurs de l’auteur qui n’a pas moins que cassé 2 GS en 2 jours. Belle perf , chapeau l’artiste ! 🙂

Ce fût d’ailleurs dans cette epreuve que je me suis pris ma première grosse « buche » de la journée.

Une flaque de boue, l’envie de faire le zinzin, le coup de gaz au mauvais moment et c’est l’arrière qui decide de se faire la malle pour allez re-agripper quelques cm plus plus loin. Je me souviens juste avoir fait une sorte de wheeling en glissant de la roue arrière pour me retrouver assis a 3m de la moto…

S’en est ensuite suivi au fur et à mesure des journées, prise de confiance puis rappel à l’ordre quasi immédiat.

Pour la dernière de la journée, alors que nous nous tirions joyeusement la bourre, je me dit (erreur !) « ce virage je me le prends en drift »… Quand je vous parlais d’optimisme exagéré… J’attaque, ca commence à déraper de l’arrière, je tiens à la position, je crois que je suis bon, la fin du virage arrive, j’ouvre et là…. Alors que de chaque côté de la piste, pas plus de 20cm nous séparait des fougères et branchages, j’ai réussi à faire un flip avec la GS pour la retrouver posée au milieu, mais pointant vers l’arrière !

Dans une nuage de fumée et de poussière, ne comprenant pas ce qui venait d’arriver (Ca passait c’était beau !) je vois arriver en courant 2 totals inconnus se precipitant pour couper le contact de la moto et me demander si j’allais bien.

Apparemment la cascade fut belle !

Mais c’est aussi ca le GS Trophy. Etonnamment, cette grande communauté, passionnée, vit et se retrouve régulièrement pour repousser les limites de leurs motos. Tout le monde se parle, echange, s’entraide et même si le classement est important, le leitmotiv est avant tout de se faire plaisir !

Un bien bel événement qui donne furieusement envie de se préparer pour l’année suivante !

Bravo à tous, à l’organisation et plus particulièrement à notre ami PA Treust dit « Le Sanglier Beauceron » qui arrive 1er de la catégorie classic (pour sa première participation) ! Congrat’s !

Merci à Sebastien pour l’invitation, on a pas été digne mais on a bien ri !

En prime une video de nos « exploits ». Vous noterez la prise de conscience quasi immédiate de nos capacités à 0:49sec de la video..

 

 

La video officielle :

 

 

 


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