Une enfance, au guidon, à parcourir les cirques, Danny Varanne
C’est le type de rencontre qui te hérisse le poil et qui t’impose le respect. Cette rencontre c’est celle que j’ai faite avec le cascadeur Danny Varanne. Certain l’on sûrement aperçu dans « The Wall of Death » récemment au Wheels and Waves, ou encore dans Top Gear.
Vous avez déjà vu cet énorme tonneau en bois ou des motards complètement fous tournent en rond ?
Les performances de Danny Varanne sont connues à travers le monde et il l’a parcouru de la façon la plus stupéfiante qui puisse exister en deux roues. Autant vous dire que j’avais hâte de lui poser mes questions !
– Salut Danny, d’où es tu es originaire ?
Je suis né forain, j’ai grandi en Allemagne, puis j’ai habité en Suisse et en Italie. Quand on était gamins, nous nous déplacions avec les fêtes foraines et les différents cirques ou nous travaillions.
– Combien êtes-vous dans l’équipe ?
Mon équipe est composée de 5 à 6 riders. Sur les grandes prestations, je me déplace avec une vingtaine de bikers qui viennent du monde entier : Brésil, Colombie, Italie, États-Unis…
– Comment as-tu commencé dans la moto ?
Mon père m’a initié. Avec mes frères on réalisait des cascades sur du plat avant nos 10 ans. Puis on est passé au « Mur de la mort » vers nos 13 ans. Avec le « Mur de la Mort », on a parcouru toute l’Europe quand nous étions jeunes, cela plaisait au public et nous étions performants (malgré nos très nombreuses chutes). On avait un style unique avec mes frères : Jesse et Philippe.
J’ai fait des tricks que personne n’avait jamais réalisés dans cette discipline, qui existe pourtant depuis plus de 90 ans. Ça nous a permis d’asseoir notre notoriété.
Au tournant de l’an 2000, les trois frères de l’enfer que nous étions se sont séparés. Le travail manquait. J’ai résisté à cette séparation et j’ai formé des nouveaux pilotes. Je n’arrêterais jamais ce métier !
– On ne passe pas de motard à cascadeur en un rien de temps. As-tu suivi des cours, un accompagnement particulier ?
Comme je te le disais, mon père m’a appris les bases de la discipline, pour le reste, c’est ma sueur, mon sang et mon observation des autres.
– Ça fait combien de temps que tu réalises ces performances ?
Tu vas me faire prendre un coup de vieux, mais je vais te le dire : j’ai commencé à 14 ans et j’en ai 47. Calcule mec.
– Tu as dû prendre un paquet de gamelles ? Comment arrives-tu à remonter sur ta moto après tes chutes ?
15 gamelles environ et rarement grave. Sauf la dernière… je me suis cassé le coude et deux cotes. Bizarrement, j’ai peur des chutes que depuis que j’ai ma fille.
Quand je suis dans la boule avec mes riders préférés alors que l’on roule très très vite et que le danger est palpable, je n’ai pas peur. Des fois, je m’attends quand même au pire…et puis non. On est professionnel et ça passe.
– Quelle est la moto avec laquelle tu préfères réaliser tes performances ?
Dans le « Mur de la Mort », mon Indian Scout de 1924. Dans le « Globe », ma CRF HONDA toute neuve. Avec cette moto je déchire tout !
– Au quotidien, tu roules sur quelle bécane ?
Une HONDA FTR 223 importée du Japon. Il n’y en a que deux en Europe.
(et bientôt 3 !, Rémi et Maria en ramenent une autre https://4h10.com/2017/05/from-nz-to-fr-partie-1/)
– J’imagine que l’envie de se dépasser est toujours plus grande ?
Pour moi, c’est fait. J’ai déjà tout fait dans les deux disciplines. Sans prétention, on peut difficilement faire plus. Reste le style qui est propre à chacun et le plaisir que ça procure. Réaliser ces performances pour le public et gagner ma vie avec, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée ! Cela me procure des sensations et des émotions uniques, je rêvais de cette vie !
– Quelle est la performance où tu prends le plus de plaisirs ?
La course-poursuite à 4 pilotes en looping dans le globe. C’est une première en Europe et elle a été très rarement réalisée dans le reste du monde. C’est carrément extrême.
Dans le « Mur de la Mort », j’adore rouler le plus doucement possible avec l’arrière qui glisse. Cette sensation unique où tu te fais rattraper par cette vague en bois.
– Es-tu en train de préparer de nouveaux défis/shows ?
Je travaille sur un spectacle de cirque de 90 minutes. Il y aura des cracheurs de feu, des contorsionnistes et deux numéros à moto, unique au monde. Nous sommes les cascadeurs « motos » résidents de Top Gear Live et du « Cirque Infernal ». Nous cherchons toujours à produire de nouveaux shows.
– Quelles sont vos prochaines dates ?
Le FUJI ROCK FESTIVAL au Japon, le Mot & Arts présenté par Hapchot Wheels à Hossegor, Le Oldies but Goldies de Revival Of The Machine à Madrid en septembre, Le « Cirque Infernal » a Bayonne en octobre.
– As-tu une musique qui te donne envie de prendre la route ?
Suicidal Tendencies, Luniz, Coolio, Papa Roach, Public Enemy, Cypress Hill, Tupac, de la Bossa Nova et du Flamenco…
Merci pour toutes ces réponses Danny ! Il y a carrément un film à faire sur ta sacrée histoire !
Crédit photo : Charles Séguy, Jean Francois Muguet et Xabi Goitisolo.
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